[VIDÉO] L’hypnose spirituelle de régression m’a rendu parano

Le Journal a déboursé la coquette somme de 125$ pour supposément avoir accès à mes vies antérieures et régler tous mes tracas du quotidien. Cette séance s’est vite transformée en petit film d’horreur, juste à temps pour l’Halloween.

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Linda Elisabeta Randja se présente comme une «maître reiki». À travers une webcam, elle pratique aussi l’hypnose spirituelle de régression. «Un processus par lequel nous nous connectons aux archives akashiques pour trouver des informations ou nous connecter à des vies antérieures», explique-t-elle dans son jargon.

Je me suis donc fait passer pour «Thomas Plamondon», un jeune homme terriblement anxieux, pour les besoins de la cause. Avec une simple recherche sur Google et deux clics sur son site web, tout était réservé, même si l’Ordre des psychologues du Québec a dénoncé l’absence de fondement scientifique de la pratique le mois dernier.

Extrait où Linda annonce que l’anxiété vient des poumons:

Le matin même du rendez-vous, j’avais la nervosité dans le tapis. Surtout lorsque ma collègue m’a souhaité de ne pas terminer comme cet homme qui alléguait être incapable d’arrêter de danser le french cancan après avoir été hypnotisé par un artiste célèbre de la scène en 2011. Oui, ceci est une véritable cause qui s’est rendue devant les tribunaux.

Elle danse avec ses mains

Durant l’hypnose, mes paupières sont restées fermées, comme demandé par la maître reiki, mais j’ai tout filmé pour documenter ce reportage.

En regardant la vidéo par la suite, je suis tombé en bas de ma chaise. On y voit Linda Elisabeta Randja en train de danser avec ses mains, durant 1h15, pour attirer les énergies à travers sa webcam. À un certain moment, elle m’annonce que je suis mort de la tuberculose dans une ancienne vie. Voilà la source de mon anxiété aujourd’hui, selon elle.

Notons que j’ai contacté à nouveau Linda Elisabeta Randja avec ma véritable identité de journaliste par la suite. Celle-ci m’a confirmé que sa technique fonctionnait véritablement, mais qu’elle allait cesser d’offrir ce service à l’avenir, maintenant qu’elle est informée de récentes mises en garde.

«Bien sûr que je vais arrêter. Par contre, j’ai vraiment senti que vous aviez une faiblesse aux poumons durant la session», m’a une fois de plus alerté M^me Randja, sans donner plus de détails.

Santé mentale à risque

Dans les heures qui ont suivi cet appel, je redoutais une pneumonie à la moindre toux. L’auteur de ces lignes est devenu paranoïaque, au point d’avoir dormi seulement trois heures la nuit suivante en pensant à ses alvéoles pulmonaires.

Je tiens à préciser que je ne suis pas de nature hypocondriaque. Malgré tout, les conclusions de Linda m’ont bel et bien joué dans la tête. J’ai ainsi réalisé l’ampleur de toute cette pratique, qui n’a aucun fondement scientifique.

Comment réagirait une personne vulnérable à de tels commentaires? Peut-être ira-t-elle, une fois de plus, en séance d’hypnose spirituelle... au grand plaisir du praticien qui empoche un autre 125$ pour déblatérer sur des propos ésotériques.