Tué par son voisin en crise à Lac-Saint-Charles: la Fraternité des policiers souhaite qu’on en tire des leçons

Même si une intervention plus rapide n’aurait pas permis de sauver Jacques Côté, tué par son voisin en crise Kim Lebel à Lac-Saint-Charles, la Fraternité des policiers est vivement préoccupée par le délai d’intervention des policiers qui aurait dépassé 10 minutes.

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«Que des citoyens doivent décider d’intervenir pour contrôler la menace, avec un véhicule ou d’une autre façon, parce que la police n’arrive pas, pour moi ça n’a aucun sens», s’insurge Martine Fortier, la présidente de la Fraternité des policiers et policières de la Ville de Québec.

M^me Fortier avait réclamé, dès mai 2022, la tenue d’une enquête publique dans ce dossier. Mercredi, elle a réitéré ses préoccupations devant la coroner M^e Géhane Kamel. Selon elle, la diminution de l’effectif policier affecté aux appels urgents et la fermeture de postes de quartier ont conduit à une dégradation du service en périphérie.

Changements réclamés

«On a plus d’interventions en santé mentale, les interventions sont de plus en plus longues puis à moins d’effectifs: ça ne peut pas fonctionner», déplore M^me Fortier.

Rappelons que le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) a démenti dans le passé tout impact sur la sécurité du public. La Fraternité, de son côté, réclame de nouvelles normes «pour s’assurer qu’il y ait une couverture uniforme peu importe où on habite dans la ville de Québec».

Dans le cas de Jacques Côté, la coroner a toutefois voulu rassurer la famille. «Le traumatisme était à ce point sévère» que «le décès a été extrêmement rapide», si bien qu’une intervention plus rapide n’aurait rien changé, d’après elle.

Mercredi, le policier Maxime Ouellet, qui est arrivé le premier sur les lieux de l’intervention, avec sa coéquipière, a évalué qu’il avait fallu «10 ou 11 minutes» pour se rendre sur place. Il se trouvait à Val-Bélair quand il a été affecté à cet appel localisé dans un secteur limitrophe du sien.

«Stable» le mois précédent

Plus tôt dans la journée, la psychiatre qui suivait Kim Lebel lors des événements, la D^re Anne Tremblay, a témoigné qu’il était «dans un état stable» lors de sa rencontre avec lui en mars 2022, seulement quelques semaines avant le drame.

Rien ne laissait présager une détérioration de son état, à un point tel qu’elle a accepté de diminuer légèrement sa médication de lithium.

Cette décision était justifiée d’un point de vue médical, étant donné que son taux de lithium détecté dans le sang était supérieur à ce qui est recommandé par la littérature et compte tenu des effets secondaires à long terme de ce médicament, a-t-elle expliqué.

Lorsqu’il a été hospitalisé après la mort de Jacques Côté, le taux de lithium dans le sang de Kim Lebel a de nouveau été mesuré et il était beaucoup plus bas, ce qui pourrait s’expliquer par une prise irrégulière de ce médicament, selon une autre psychiatre qui a témoigné mardi.

Rappelons que Kim Lebel a été déclaré non criminellement responsable de ses gestes, mais aussi «accusé à haut risque», par le tribunal.