Matthew Bergeron ne s’en cache pas, la fin de saison des Falcons d’Atlanta a été très frustrante. À un cheveu d’une présence en séries éliminatoires, le garde de Victoriaville se console en se disant convaincu que les morceaux sont en place pour que l’équipe prenne son envol l’automne prochain.
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Le joueur de deuxième année avait bon moral au bout du fil, malgré une note finale difficile à encaisser, lors d’un entretien avec Le Journal.
C’est que les Falcons sont passés tout près du but, se cognant finalement le nez à la porte des séries.
Deux défaites en prolongation, coup sur coup contre les Commanders de Washington et les Panthers de la Caroline, ont saboté leurs chances.
Pendant ce temps, les Buccaneers de Tampa Bay ont gagné leurs deux derniers matchs, se sauvant avec le titre de la division Sud de la Conférence nationale.
Le plus frustrant, c’est que, lors des deux derniers revers en prolongation, l’attaque n’a jamais eu l’occasion de toucher au ballon puisque l’adversaire a inscrit un touché dès la première possession.
«Quand tu travailles neuf mois de l’année pour en arriver à cet objectif-là et que ça se termine de même, c’est difficile à accepter. Je me donne un certain temps et après ça, il faut passer à la saison prochaine et remettre sur le tableau l’objectif de faire les séries», a statué Bergeron.
Positif malgré tout
Celui qui aura bientôt 25 ans a vu les siens gagner un match de plus que l’an dernier, mais, avec leur fiche de 8-9, les Falcons ont présenté un bilan négatif pour une septième année de suite.
N’étant pas de nature à se laisser abattre, Bergeron estime que les Falcons ont vraiment franchi un pas cette année.
«Malgré la fin de la saison, on se sent beaucoup mieux en terminant qu’à pareille date l’an passé. On est sur une vague d’optimisme», a-t-il assuré.
«La défaite, c’est dur à accepter, mais quand on regarde le grand portrait, notre attaque mise sur des gars comme Drake London, Darnell Mooney, Bijan Robinson, Tyler Allgeier, de bons vétérans sur la ligne offensive... On continue de grandir et notre attaque sera redoutable l’année prochaine», a-t-il prédit.
L’émergence d’un quart-arrière
Si Bergeron se permet un tel élan d’optimisme, c’est aussi parce que le jeune quart-arrière Michael Penix Jr a montré des signes encourageants en fin de saison.
Choix de premier tour le printemps dernier, il n’a eu droit qu’à trois départs puisque le titulaire était le vétéran Kirk Cousins. Bergeron a apprécié les deux, mais il devient clair que les Falcons feront confiance à Penix la saison prochaine.
«Penix est une recrue, mais sa manière de se comporter, son leadership et sa façon de gérer l’attaque, c’est comme s’il était quart-arrière partant dans la NFL depuis des années. Tout le monde ici est super heureux de ce qu’il a fait dans les derniers matchs. Il va continuer de s’améliorer de match en match et d’année en année», a prédit Bergeron.
Les Falcons affichaient un dossier de 6-3 à la mi-saison avant que le train ne déraille. Comme quoi l’équipe a clairement le potentiel de rebondir.
Une amélioration constante
Si Matthew Bergeron se dit déçu que ses objectifs collectifs n’aient pas été atteints, il se réjouit de sa deuxième année dans la NFL sur le plan individuel.
«Comme l’année passée, je me suis amélioré tout au long de la saison. Quand je regarde mon premier match cette saison contre les Steelers, par rapport à mon dernier contre les Panthers, il y a une constante amélioration au niveau technique», s’est-il exprimé.
Le site analytique Pro Football Focus, qui analyse tous les jeux de chaque joueur sur le terrain, a attribué une bonne note de 70,9 à Bergeron pour l’ensemble de ses 1106 jeux comme garde à gauche partant.
Cette note le classe au-dessus de la moyenne. Un tel outil ne fait pas foi de tout, mais, sachant qu’une note de 59,5 avait été octroyée à Bergeron l’an passé pour sa saison recrue, tout indique que le progrès que le Québécois perçoit est bien réel.
«Mes coachs sont vraiment fiers. Il y a toujours moyen de faire mieux, mais je suis sur la bonne voie. L’organisation est contente de ma production et je vais essayer de poursuivre là-dessus», a souligné le gaillard de 6pi5po et 325 livres, qui est ressorti satisfait dans les derniers jours de ses rencontres avec le personnel d’entraîneurs.
Un deuxième chez-soi
L’autre élément qui donne le sourire à Bergeron, c’est qu’après une première année d’acclimatation, il se sent de mieux en mieux en Géorgie.
«J’ai bâti des belles relations dans la communauté. Petit à petit, Atlanta devient ma deuxième maison. C’est une place spéciale dans mon cœur», a-t-il dit.
Nul doute que l’ancien des Filons du Cégep de Thetford Mines aimerait bien s’établir à Atlanta à long terme. D’ailleurs, à la fin de la prochaine saison, qui sera sa troisième dans la NFL, il sera admissible à une prolongation de contrat.
«Pour l’instant, je n’y pense pas. Je joue avant tout pour ma passion du football et devenir la meilleure version de moi-même. Si une extension vient après la saison prochaine, ce sera un bonus, mais sinon, je vais continuer de travailler aussi fort», a-t-il commenté à cet effet.
EN BREF...
Un protocole sérieux
Dans le match du 20 octobre contre les Seahawks, Matthew Bergeron a subi une blessure au cou, mais l’équipe n’a pris aucun risque en le soumettant au protocole des commotions cérébrales. Le Québécois a ainsi pu évaluer le sérieux de l’opération. «Dès que ma blessure est arrivée, j’ai été mis de côté et on ne m’a pas laissé revenir dans le match. C’est un protocole très détaillé et tu dois passer plusieurs tests pour t’assurer que ce soit sécuritaire de revenir. Ce genre de blessure est suivi de près et on voit que ça s’améliore. Je suis content de voir que le sport va dans la bonne direction pour protéger ses joueurs», a-t-il expliqué.
Une bonne relation
Même s’il se réjouit des signes prometteurs que montre le jeune quart-arrière Michael Penix Jr, Bergeron entretient une bonne relation avec Kirk Cousins et il s’est dit attristé pour lui quand le vétéran a perdu son poste. Les deux avaient même tourné ensemble une publicité pour les ailes de poulet Pinty’s. «Il n’y a pas eu de tension, de grosse scène ou de chicane quand les changements ont été apportés. Kirk a pris ça de la bonne manière en aidant Michael. Je respecte beaucoup la façon dont il a agi dans cette transition», a-t-il mentionné.
Voir Bijan et mourir...
Un autre point positif de la saison des Falcons, c’est la tenue du porteur de ballon Bijan Robinson. Avec 1456 verges au sol, il a terminé au troisième rang dans la NFL. Robinson est l’un des bons amis de Bergeron dans l’équipe, eux qui sont arrivés à Atlanta ensemble après le repêchage de 2023. «C’est vraiment valorisant comme joueur de ligne offensive de le voir réussir. Parfois, avec Bijan, on fait une erreur et il la corrige avec ses capacités athlétiques. Il brise tellement de plaqués! Il est vraiment dur à abattre au sol et il court avec une très belle énergie. C’est vraiment impressionnant à voir et c’est juste le début», croit Bergeron.