Mort en jouant à la roulette russe

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Une ultime partie de roulette russe, un dangereux jeu de hasard, a vraisemblablement tué un jeune homme de 23 ans retrouvé sans vie dans le stationnement d’un poste de police de Salaberry-de-Valleyfield il y a deux semaines.

«La roulette russe, ça vous dit quelque chose? Apparemment, il aurait joué à ça», a déploré Jennifer Whalley-Blanco, la sœur aînée du défunt.

Un témoin

C’est effectivement ce jeu funeste qui a mené Alejandro Whalley-Blanco à sa perte, selon nos sources. Le corps de la victime avait été retrouvé le 27 décembre dernier à bord d’une voiture stationnée devant un poste de police de la Sûreté du Québec de la MRC de Beauharnois-Salaberry.

Alejandro Whalley-Blanco

C'est devant ce poste de la Sûreté du Québec que la victime a été retrouvée, le 27 décembre Capture d'écran LCN

L’homme dans la trentaine à qui appartient ce véhicule aurait été présent dans les moments précédant la mort de M. Whalley-Blanco. Il a été rencontré par les enquêteurs de la SQ et il serait soupçonné de négligence criminelle causant la mort, d’outrage à un cadavre et de possession d’une arme à feu prohibée, a-t-on appris. Cet homme a une longue feuille de route criminelle à son actif.

Le Journal ne dévoilera pas son identité puisqu’aucune accusation n’a encore été portée à son endroit.

Mais ce témoin aurait raconté à Mme Whalley-Blanco les derniers instants de vie de son frère. Alejandro, installé sur la banquette arrière du véhicule, aurait retiré cinq balles du barillet d’un revolver avant d’en remettre quatre.

Alejandro Whalley-Blanco

Capture d'écran LCN

«On va voir si cette année ça va être ma chance», aurait-il dit avant de mettre le canon de l'arme à sa tempe et de tirer.

La veille, la seconde saison de la série à succès Le jeu du calmar (Squid Game) était lancée sur Netflix. Lors du premier épisode, deux scènes de roulette russe qui ont marqué les téléspectateurs ont été partagées à de nombreuses reprises sur les réseaux sociaux.

Un bourreau y force différents personnages à jouer avec la mort, augmentant le risque en ajoutant des balles dans le barillet d’un revolver.

Un jeu dangereux

La sœur de la victime s’explique mal ce qui a pu se passer dans la tête de son frère pour commettre un tel geste, mais surtout pour prendre tant de risques.

«Il y a quelque chose qui ne fait pas de sens dans son histoire», insiste-t-elle, martelant que son «frère était intelligent. Il n’aurait pas joué à la roulette russe avec quatre balles».

Elle pense plutôt qu’Alejandro se serait «fait avoir». Il «n’était pas déprimé ni suicidaire», a-t-elle renchéri, malgré quelques allers-retours en prison et des enjeux de consommation.

«Il était vraiment sur une bonne voie. Il voulait commencer la construction cet été. Il avait payé toutes ses contraventions. Il vivait chez ma sœur, il avait moi.»

Selon Mme Whalley-Blanco, la réhabilitation d’Alejandro était souvent mise à mal, surtout lors de ses passages à Salaberry-de-Valleyfield, en raison de mauvaises fréquentations. Parmi elles, l’homme rencontré par la SQ, a ajouté la sœur de la victime.

– Avec Laurent Lavoie

De graves peines 

Il n’y a pas que la mort qui attend ceux qui se prêtent au jeu de la roulette russe puisque les survivants pourraient faire face à des accusations graves et ils risquent de lourdes peines d’emprisonnement.

«Quand tu joues à la roulette russe, à mon avis, ça représente de la négligence criminelle», martèle l’ex-juge de la Cour du Québec Nicole Gibeault.

Jouer avec la mort

Lorsqu’elle cause la mort, la négligence criminelle peut entraîner une peine d’emprisonnement à perpétuité, insiste celle qui considère que la motivation pour se prêter à ce jeu funeste est d’«obtenir une montée d’adrénaline et vaincre l’impossible».

Si aucune mort ne survient, «une personne commettant des gestes communément décrits comme étant la “roulette russe” avec une arme à feu s’expose minimalement [...] à des accusations pour usage négligent et port d’une arme à feu dans un dessein dangereux», ajoute Me Lucas Bastien, procureur et porte-parole au bureau du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP).

Pour de telles infractions, des peines de cinq et dix ans d’emprisonnement sont prévues.

«Jouer à la roulette russe, c’est jouer avec la mort, tranche l’ex-juge Nicole Gibeault. C’est dégueulasse.»

Un suicide?

«Tu ne joues pas à la roulette russe pour le fun», croit le criminaliste Me Gary Martin. Il soulève la possibilité d’accusations d’incitation au suicide.

Pour porter ces accusations, «il faudrait confirmer que quelqu’un d’autre le poussait au suicide», insiste-t-il.

Une personne trouvée coupable d’un tel crime pourrait écoper de 14 ans d’emprisonnement.

Évidemment, le type d’accusations portées «dépend des faits», insiste le criminaliste montréalais Me Gary Martin, à l’instar de ses collègues.

Car la Couronne doit avoir suffisamment de preuves pour pouvoir porter des accusations, rappelle l’ancienne juge.

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