L’arrestation de Mathieu Pelletier, relève et membre influent des Hells Angels du chapitre de Québec, devrait calmer les hostilités entre les différents groupes criminalisés dans la région... pour le moment.
«Ça risque de calmer certains coups de feu gratuits qui se donnaient dernièrement et les nombreuses erreurs sur la personne», croit l’ex-enquêteur du Service de police de la Ville de Québec Roger Ferland.
Mathieu Pelletier, fils de Marc «Tom» Pelletier, un des membres fondateurs du chapitre de Québec des Hells Angels, a été arrêté mardi après-midi à l’aéroport Pearson, à Toronto.
L’homme de 33 ans faisait face à un mandat d’arrestation pour le meurtre au premier degré de Jennifer Morin, tuée par erreur dans son appartement de Charlesbourg en décembre 2024, et pour avoir comploté le meurtre de Jeffrey Morin, le fils de la victime.
Précisons que le mandat délivré le 24 octobre dernier n’est exécutable qu’au Québec. Il a donc été arrêté «sans mandat» et il est détenu de façon provisoire le temps que le tribunal permette l’exécution du document sur le territoire ontarien.
Pelletier sera ensuite rapatrié à Québec, où il devrait comparaître d’ici la fin de la semaine.
Grosse prise
«C’est une grosse prise pour les autorités. C’est très rare que les policiers parviennent à remonter jusqu’à la personne qui aurait [commandé] les crimes sans l’aide de délateur», souligne M. Ferland.
Figure influente du monde interlope dans la grande région de Québec, Mathieu Pelletier représente l’une des rares relèves des Hells Angels dans la province. Il fournissait des stupéfiants à Dave «Pic» Turmel, du Blood Family Mafia (BFM), avant qu’un conflit n’éclate entre eux.
Sa maison de Stoneham-et-Tewkesbury, où une perquisition a d’ailleurs eu lieu mardi, avait été la cible de coups de feu à deux reprises en 24 heures en mai dernier.
«Cet homme-là était un peu la survie [des Hells Angels] à Québec [...]. C’est sûr que ça va affaiblir le groupe dans la région», estime Roger Ferland.
Vide à combler
Avec un gros joueur mis hors d’état de nuire et le BFM qui est en déroute, le policier retraité s’attend à ce qu’une certaine accalmie s’installe dans les environs de la Vieille Capitale.
Les incendies criminels de voitures et les coups de feu sur les résidences, où plusieurs personnes qui n’avaient rien à voir avec le conflit ont été visées, devraient être moins fréquents, croit-il.
Mais le vide laissé par l’arrestation de Mathieu Pelletier risque d’être comblé plus tôt que tard.
«Il y a toujours des jeunes influençables qui cherchent à faire de l’argent comme de l’eau sans travailler. C’est pour ça qu’il ne faut pas arrêter de faire des interventions sur le terrain», prévient M. Ferland.
– Avec la collaboration de Pierre-Paul Biron
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