Une infirmière radiée pour avoir volé et consommé des narcotiques destinés aux patients en soins palliatifs

Une infirmière vient d’être radiée par son ordre professionnel pour avoir dérobé et consommé à plusieurs reprises des narcotiques prévus pour des patients en soins palliatifs de l’Hôtel-Dieu de Sherbrooke.

«Le public, l’employeur et les clients sont en droit de s’attendre à ce qu’un professionnel soit intègre et que les médicaments prescrits aux clients, notamment les narcotiques, ne soient utilisés que pour les besoins de ces derniers», écrit le conseil de discipline de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ).

Mélanie Robert a récemment été radiée pour une période de huit mois pour son comportement «inacceptable».

Cela est suivi d’une limitation temporaire de son droit d’exercice, qui l’empêchera de manipuler des narcotiques ou toute autre substance contrôlée pour 12 mois.

Les déboires de Mélanie Robert auraient commencé vers le mois d’avril 2022, alors qu’elle travaillait à l’Unité des soins palliatifs de l’Hôtel-Dieu de Sherbrooke.

Les narcotiques, des médicaments permettant de soulager la douleur, étaient rangés dans une armoire verrouillée. Un décompte est réalisé au début ainsi qu’à la fin de chaque quart de travail.

Doutes grandissants

En raison d’un grand manque de personnel, les infirmières préparaient exceptionnellement à l’avance les étiquettes et les doses prévues pour le quart de nuit.

Cette pratique «ne respecte pas la procédure de préparation et d’administration» des narcotiques, mentionne un résumé des faits de l’affaire.

Mélanie Robert arrivait à l’avance à l’hôpital pour faire ainsi. Sa démarche était d’abord considérée comme «aidante», mais des erreurs de décompte étaient ensuite observées.

Malgré des avertissements de ses supérieurs, Mélanie Robert a poursuivi cette pratique et des soupçons ont émergé à son endroit.

Si bien qu’un soir de juin, une dizaine de récipients pleins d’hydromorphone injectable, un analgésique narcotique, ont été découverts dans les effets personnels de l’infirmière.

Après l’intervention de la police et le déclenchement d’une enquête interne, Mélanie Robert a tout avoué.

Subterfuge

Au moment des événements, une politique prévoyait qu’un témoin soit présent quand une portion restante d’un stupéfiant ou d’une autre drogue était détruite.

Or, Mélanie Robert s’appropriait plutôt ces quantités et les remplaçait par un autre liquide pour «tromper» ses collègues.

«En agissant de la sorte, l’intimée a donc surpris la bonne foi de ses collègues et a utilisé des procédés déloyaux à l’endroit de ceux-ci afin de camoufler ses appropriations», mentionne le conseil de discipline, qui qualifie les infractions d’«objectivement graves».

L’infirmière, qui a ensuite entamé une psychothérapie, disait consommer en période de «détresse psychologique», et ce, «lorsqu’elle [avait] besoin de se sentir apaisée, de diminuer son stress et son anxiété, et ce, afin de faire face à plusieurs difficultés personnelles vécues».

En audience, Mélanie Robert a présenté ses excuses aux membres de sa profession. La soignante n’aurait pas travaillé comme infirmière depuis qu’elle s’est fait épingler.

Dans ce même dossier, elle a également reconnu avoir omis à plusieurs reprises de déclarer à l’OIIQ une précédente radiation à l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec pour avoir entretenu une relation d’amitié avec une patiente.