Un pas de plus vers la dictature

C’est une histoire qui se passe au Brésil, et pourtant, elle devrait interpeller chaque société occidentale. Car elle pourrait se passer demain dans d’autres sociétés occidentales.

L’histoire remonte au mois d’avril. Elle met en scène un juge de la Cour suprême brésilienne, Alexandre de Moraes, et Elon Musk, le patron de X.

Alexandre de Moraes s’est lancé dans une croisade contre la «désinformation» sur les réseaux sociaux. Comme le rappelait samedi Le Figaro, il avait ouvert une enquête contre Musk. On reprochait à ce dernier d’avoir réactivé des comptes dont la justice brésilienne avait exigé la fermeture, souvent parce qu’accusés de tenir des propos haineux.

Censure

Sans surprise, il s’agissait de comptes conservateurs. Et on n’oubliera pas que la gauche tend de plus en plus à nommer «propos haineux» les discours de droite.

De même, elle nomme «désinformation» la remise en question du discours officiel du pouvoir progressiste. Quand le pouvoir, aujourd’hui, prétend lutter contre la «désinformation», il réclame concrètement le monopole de la parole médiatique légitime.

Musk, de son côté, se réclame de la liberté d’expression et dénonce, avec raison, au Brésil comme ailleurs, les avancées d’une censure décomplexée.

Le bras de fer s’est donc poursuivi. Jusqu’à l’affrontement direct, fin août. Au terme d’un affrontement avec Musk, qui a refusé de se plier à ses diktats, le juge Alexandre de Moraes a donc décidé de fermer Twitter au Brésil. D’interdire son utilisation, tout simplement. Et qui ne respecte pas cette interdiction en payera le prix. Il encourra une amende de près de 12 000 dollars canadiens par jour.

Libertés

Disons les choses clairement: le Brésil bascule ici dans une forme de dictature qui a le culot de se présenter comme une croisade pour les valeurs démocratiques.

Demain, cela frappera d’autres sociétés occidentales.

La bataille pour la défense des libertés est désormais centrale.