Système de santé: les Québécois se tournent vers le privé

L’accès aux soins de santé s’est dégradé sous la CAQ, estime une majorité de Québécois, qui se tournent de plus en plus vers le privé, selon un nouveau sondage Léger. 

Le constat du coup de sonde* est sans appel. Seulement 5% des répondants ont noté une amélioration de l’accès aux soins de santé au Québec au cours des cinq dernières années.

À l’inverse, 56% affirment que la situation s’est détériorée. «Donc, la différence entre les deux est de moins 51 points. C’est une perception très négative», souligne le vice-président exécutif de la firme Léger, Sébastien Dallaire.

Le tiers des personnes sondées n’a pas vu de changements, mais «il faut se souvenir qu’il y a 5-6 ans, les Québécois étaient déjà négatifs par rapport au système de santé», rappelle M. Dallaire.

Depuis 2022, le ministre Christian Dubé a mis en branle une vaste réforme, qui a récemment débouché sur la création de l’agence Santé Québec et la mise en place du Guichet d’accès à la première ligne.

Recours au privé

Au cours des cinq dernières années, les répondants ont été plus nombreux qu’auparavant à faire appel au privé pour recevoir des soins médicaux, que ce soit à travers une assurance ou en payant directement de leur poche.

Il peut s’agir d’un éventail de services, tel que le fait de payer pour un vaccin, de passer des tests, de consulter une infirmière spécialisée ou un médecin.

Ainsi, 42% ont eu recours à des services non couverts par la RAMQ, contre seulement 25% avant 2019.

Cette hausse de 17% est «une différence significative d’un point de vue statistique», affirme M. Dallaire. Il apporte toutefois un bémol, en rappelant que la mémoire peut jouer des tours aux personnes sondées.

«Mais ça nous dit que la perception des gens, c’est qu’ils ont besoin de plus le faire maintenant que dans le passé», dit-il.

De plus, pour une majorité de personnes sondées (39%), la qualité des soins de santé offerts dans le réseau public est moins bonne qu’au privé. Seulement 8% pensent le contraire.

Débat générationnel

Pour l’avenir, les Québécois sont divisés sur le développement d’une offre de soins de santé offerts par des cliniques privées : 38% croient que Québec doit l’encourager, contre 37% qui s’y opposent.

Mais le quart des répondants ne s’est pas prononcé, laissant croire qu’ils peuvent encore être convaincus dans un sens ou dans l’autre.

Le sondage permet également d’observer un attachement plus grand des 55 ans et plus au réseau public, comparativement aux jeunes adultes : 44% des 18-34 appuient le développement d’une offre privée, alors que la même proportion de leurs aînés s’y opposent.

D’ailleurs, les jeunes sont plus nombreux à payer pour obtenir des services de santé. Une personne sur deux âgée de 34 ans et moins a payé pour des soins médicaux dans les cinq dernières années, contre 36% des 55 ans et plus.

Même constat chez les parents d’enfants, qui cherchent possiblement un accès rapide pour soulager leurs petits : 56% ont déboursé pour des soins de santé, contre seulement 37% des personnes sans enfants.

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