Bien que les urgences de la province aient été relativement épargnées au début de la période des Fêtes, elles sont depuis le 28 décembre aux prises avec un niveau d’achalandage important, informe le président de l’Association des spécialistes en médecine d’urgence du Québec (ASMUQ).
«Les virus sont là, les gens aussi n’ont pas consulté beaucoup pendant le temps des Fêtes, alors nos salles d’attente sont vraiment pleines en ce moment. C’est une journée assez difficile aujourd’hui», plaide le docteur Gilbert Boucher en entrevue sur les ondes de LCN, lundi.
«On s’y attendait un petit peu, précise néanmoins l’invité. Le virus de la grippe est arrivé plus tard que les autres années cette année. Depuis samedi, depuis le 28 décembre, beaucoup d’achalandage dans nos urgences.»
Ces constatations sont en effet corroborées par le site gouvernemental indexsanté.ca.
Au moment d’écrire ces lignes, on indique un taux d’occupation de 121% dans les urgences du Québec.
Ce sont d’ailleurs les établissements de santé des Laurentides qui sont le plus sollicités avec un taux de 164%.
Mais cette région n’est pas la seule à noter un taux supérieur à 100%. C’est le cas des régions de Chaudière-Appalaches (154%), de Lanaudière (143%), de Laval (139%), de Montréal (136%), de la Montérégie (134%), de l’Outaouais (130%), de la Mauricie et du Centre-du-Québec (105%), de la Capitale-Nationale ainsi que de l’Estrie (101%).
Seules les régions de l’Abitibi-Témiscamingue (76%), du Bas-Saint-Laurent (77%), de la Côte-Nord (71%), du Saguenay–Lac-Saint-Jean (70%) et de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (55%) semblent y avoir échappé de peu.
Toutefois, la situation n’est pas près de s’améliorer, selon le Dr Boucher.
«On n’est pas encore au pic de l’épidémie, ça va probablement arriver plus la semaine prochaine», prévient-il.
Et ces nouveaux cas risquent d’ajouter de la pression sur le système de santé. C’est pourquoi le président de l’ASMUQ invite les citoyens qui sont infectés par un virus, mais qui ne sont pas considérés comme à risque – contrairement aux personnes âgées ou à celles avec de graves problèmes de santé – à trouver des solutions de rechange à l’urgence pour soulager leurs maux.
«Ces gens-là peuvent rester à la maison avec du Tylenol et de l’hydratation, souligne-t-il. S’il vous plaît, essayez d’aller consulter ailleurs, puis demandez-vous: êtes-vous capables d’attendre peut-être jusqu’à la semaine prochaine, quand on va être plus en vrai, une vraie offre de services? Parce qu’en ce moment, on est quand même entre Noël et le jour de l’An, donc c’est un petit peu difficile de répondre à la population pour tous les problèmes.»
Voyez l’entrevue intégrale avec le Dr Gilbert Boucher dans la vidéo ci-dessus.