On parle beaucoup, depuis quelques jours, de la dérive de l’école Bedford à Montréal et de l’emprise que des islamistes exercent sur elle.
Bien sûr, on l’exprime avec un langage amidonné.
Voilà une autre information que les autorités auraient préféré garder confidentielle, probablement.
Car elle vient, encore une fois, invalider le grand récit de l’immigration positive qui serait toujours une richesse et de la diversité heureuse. Elle nous rappelle que la rencontre des cultures donne moins souvent un métissage joyeux que le choc des civilisations au quotidien.
Choc
On ajoutera que ce choc des civilisations met en scène un Occident qui doute de lui et des cultures et civilisations venues d’ailleurs, souvent conquérantes et revanchardes, qui n’hésitent pas à lui imposer ses normes.
Qu’on se comprenne bien: je ne suis pas de ceux qui emboîtent dans un tournemain conceptuel l’islam et l’islamisme.
Il serait absurde de dire que tous les musulmans sont islamistes – ce serait insultant à leur endroit aussi. Plusieurs sont bien intégrés, très bien intégrés, et embrassent le monde occidental.
Mais on ne cédera pas non plus à la naïveté voulant que l’islamisme n’ait rien à voir avec l’islam. Le premier vient dans les bagages du second.
Certains y voient son expression fondamentaliste, originelle. D’autres, une dérive malheureuse qui n’était pas inévitable. Je laisse cette discussion aux historiens.
Chose certaine, qui importe l’islam dans son pays aura l’islamisme.
Voile
On le voit en France tous les jours.
Dernier événement en date: une professeure a demandé à une étudiante de retirer son voile à l’école (car en France, non seulement les professeurs ne doivent pas afficher de signes ostentatoires, mais les étudiants non plus).
L’étudiante a giflé la professeure, et plusieurs professeurs, sans surprise, se sont ralliés à l’étudiante, les uns par gauchisme, les autres par islamisme, on le devine.
Autrement dit, partout, les mêmes causes engendrent les mêmes conséquences.