Hughes parle avec franchise et humilité

Kent Hughes ne s’est pas transformé en Donald Trump pour son bilan de la première moitié de la saison du Canadien. Il n’est pas monté sur la tribune l’air triomphant et le poing en l’air. Pas de danger non plus que ça arrive s’il remplit son mandat de faire du Tricolore une équipe de premier plan. Ce n’est pas son genre.

Le directeur général du Canadien a été fidèle à la mentalité sportive voulant qu’il ne faille pas trop s’emballer dans les bons moments et qu’il ne faille pas se laisser aller au découragement dans les mauvaises périodes.

Mais tout en se rappelant que cette équipe est en reconstruction, peut-on au moins penser que le pire est derrière elle?

Encore là, Hughes a fait montre de sagesse dans sa réponse.

«Je l’espère, mais c’est difficile à dire au moment où votre équipe connaît une bonne séquence, a-t-il dit quand je lui ai posé la question.

«Je ne pense pas que l’on puisse prédire que nous allons gagner huit de nos 10 prochains matchs.»

C’est le rendement qu’a maintenu le Canadien pendant sa séquence des matchs 31 à 40.

Alors que tout le monde les avait enterrés à leur départ de Montréal, les hommes de Martin St-Louis sont allés chercher des victoires à Sunrise (Panthers de la Floride), Tampa Bay, Las Vegas et Denver.

La victoire contre les Golden Knights a marqué un tournant dans l’esprit de Hughes. C’était la première fois de la saison que les Golden Knights échappaient une avance après une période et la deuxième fois seulement qu’ils subissaient la défaite alors qu’ils menaient après 40 minutes de jeu.

Il faudra que ça dure

Personne n’a vu venir cette remontée, pas même les inconditionnels qui voient la vie en bleu, blanc, rouge.

«On est sur le bon chemin avec les joueurs que l’on a sous la main et ceux qui s’en viennent. Mais je ne veux pas être super confiant. On a vu ce qui est arrivé avec d’autres équipes, a continué Hughes.

«Les Sabres de Buffalo sont venus près de prendre part aux séries il y a deux ans [ils avaient terminé à un point du huitième rang et des Panthers de la Floride] et ils ont reculé depuis.

«Les Red Wings de Detroit sont un autre exemple, quoiqu’ils se tirent mieux d’affaire par les temps qui courent. On ne veut pas être trop confiants. On veut apprendre des autres équipes afin de voir si on peut faire les choses différemment.»

Enfin, une vraie équipe

Hughes l’a mentionné souvent depuis son arrivée chez le Canadien et il l’a répété hier. Son but est d’assembler une équipe qui sera bonne longtemps.

N’empêche, plusieurs points positifs ressortent de sa belle tenue des dernières semaines. Pour la première fois depuis des lunes, on a une vraie équipe de hockey sous les yeux.

L’arrivée de Patrik Laine en décembre a engendré un climat de confiance dans les rangs. Cette conviction n’a pas été affectée par l’absence du grand Finlandais lors des trois derniers matchs.

Les trios et les duos de défenseurs sont bien équilibrés, ce qui enlève de la pression à Samuel Montembeault, sur qui les chances de victoire reposaient.

Jakub Dobes n’a peut-être disputé que deux matchs, mais il en impose devant le filet du haut de ses six pieds quatre pouces. Le jeune est calme et il a confiance en ses moyens.

L’impact de St-Louis

On ne peut continuer sans parler de Martin St-Louis, en qui Hughes a réitéré sa confiance et son respect dans son bilan.

«Martin est un gars intelligent doté d’un haut quotient intellectuel pour le hockey, l’a encensé Hughes.

«C’est pourquoi il était notre premier choix quand on l’a embauché. Il est flexible et brillant.»

Au moment où il était contesté en novembre, le coach s’est demandé tout haut devant les journalistes pour quelles raisons il écouterait les critiques de gens à qui il ne demanderait pas conseil.

Ce jour-là, j’ai revu le joueur qu’était St-Louis.

Confiant et baveux sur les bords.

Autre grosse séquence à venir

L’équipe a fait de grands pas depuis le début décembre, elle a connu enfin une progression qui tardait à venir. Mais Hughes a raison de lancer un appel à la prudence.

Le prochain segment de 10 matchs s’annonce ardu avec des matchs contre Washington, Dallas, Toronto, Tampa Bay, New Jersey et Winnipeg. Viendra ensuite un match contre le Minnesota.

Ce ne sera pas plus facile contre l’Utah, les Rangers et Detroit, qui gardent espoir d’obtenir un laissez-passer pour les séries.

Voyons comment le Canadien s’en sortira avant de penser en fonction de la date limite des transactions.