«Déromantiser» le milieu criminel: les maisons des jeunes veulent faire partie de la solution au recrutement de jeunes dans les gangs

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Devant la montée de la violence dans les conflits entre différents groupes criminels et l’implication de mineurs pour commettre ces crimes, les maisons des jeunes de la Capitale-Nationale cherchent à «déromantiser» le phénomène pour garder les adolescents sur le bon chemin.

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Le conflit entre les groupes criminels est un sujet qui se discute plus régulièrement entre les jeunes auprès desquels intervient Francis Soulard, de la maison des jeunes La Planke, dans le quartier Saint-Émile, à Québec.

«C’est certainement un sujet qui a émergé récemment, assure-t-il. Ça fait partie des sujets qui ont accroché leur attention. [...] Ce qu’on entend, c’est de la crainte, de l’incompréhension.»

Dans ce contexte, les intervenants en maison des jeunes tâchent d’abord d’écouter les préoccupations, mais surtout de «déromantiser» le crime organisé, d’éviter que les jeunes y voient quelque chose d’attrayant.

«Dans nos communautés, les jeunes sont à l’âge où ils veulent impressionner. Ils peuvent être tentés d’avoir cette image de durs, de ce qu’on entend à la télévision et sur les réseaux sociaux», explique M. Soulard, qui précise que le travail de prévention prend du temps afin de bâtir une relation de confiance.

Coordonnateur à la maison des jeunes La Planke, à Québec, Francis Soulard se dit sensible aux préoccupations des ados concernant le conflit entre gangs criminels dans la région.

Francis Soulard affirme que le sujet des gangs criminels s'immisce de plus en plus dans les conversations qu'ont les jeunes auprès desquels il intervient. Photo Jean-Philippe Guilbault

«Après, quand on jase, on peut les amener à réfléchir sur un comportement, un choix qu’ils souhaitent faire», ajoute celui qui est également vice-président du conseil d’administration des Maisons des jeunes de la Capitale-Nationale.

Il faut toutefois éviter de généraliser à l’ensemble des jeunes la tendance à vouloir se joindre aux gangs criminels. «Les jeunes qui tombent dans ces cercles-là sont plus vulnérables [...], nuance Francis Soulard. Et nous sommes des acteurs présents dans les communautés pour justement leur offrir des réponses différentes [de ces gangs].»

Renforcer les programmes existants

La présence de jeunes au cœur de ce conflit s’est illustrée par la mort d’un adolescent de 14 ans de Montréal en septembre lors d’une attaque contre le repaire des Hells Angels en Beauce.

«J’ai une jeune, la semaine dernière, qui, quand elle a vu l’âge de la victime, elle a été surprise, raconte M. Soulard. Ils associent souvent [cette violence] aux adultes. De voir que ce sont des jeunes de leur âge qui sont victimes, ça les choque, ça les surprend.»

Selon lui, la proposition du Parti Québécois de lancer une commission parlementaire sur le recrutement des jeunes par les gangs criminels n’est pas nécessairement une mauvaise idée.

«J’invite par contre les décideurs à aller voir ce qui se fait déjà sur le terrain, à renforcer ce qui existe et à aider à donner de meilleurs services», prévient-il, puisque le gouvernement, selon lui, a tendance à «dédoubler des structures existantes».

Sous-payés, des intervenants quittent des organismes œuvrant dans les rues de Québec

Dans le contexte du conflit entre gangs criminels, Francis Soulard invite la Ville de Québec à revoir le financement de son programme Liaisons jeunesse, qui vise la présence d’intervenants dans des parcs auprès de jeunes de 12 à 25 ans.

Dans sa forme actuelle, le programme rémunère les intervenants à environ 19,50$ l’heure, ce qui est insuffisant pour les maintenir en poste plusieurs années.

«À ce salaire-là, ils restent deux ou trois ans puis ils quittent [leur emploi]. C’est à ce moment-là qu’ils ont réussi à bâtir un lien avec les jeunes», se désole M. Soulard, qui croit qu’avec une bonification de 100 000$ par an, la Ville pourrait proposer des salaires plus compétitifs.

«Ils doivent travailler les week-ends, à contrat et parfois dans des situations, disons, incertaines. C’est un travail qui demande beaucoup de professionnalisme», fait valoir M. Soulard.

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