Les cavernes sportives, que les anglophones appellent affectueusement «man caves», sont de plus en plus populaires. Les amateurs et amatrices de sports sont prêts à tout pour faire de leur sous-sol une pièce d’anthologie où il fait bon se rassembler pour exposer son amour à l’endroit de son équipe préférée, peu importe la discipline.
Le Journal a effectué une tournée dans quelques villes de la province, à la recherche de quelques trésors cachés et est tombé sur de véritables perles que vous vous ferez un plaisir de découvrir.
Rares sont les lieux où se côtoient allègrement deux grandes passions comme la NFL et la PGA, entremêlées avec des artéfacts de pelote basque, d’escrime, de criquet, de boulingrin, de saut à la perche et d’une panoplie d’autres objets uniques. Pas pour rien que le sous-sol de Bruno Lachance est baptisé la Cave aux sports, sachant que 162 disciplines sportives sont représentées dans cette éclectique caverne où rien n’est laissé au hasard.
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Dès nos premiers pas dans ce havre sportif de Saint-Augustin-de-Desmaures, on sent l’amour invétéré du créateur des lieux pour le mythique tournoi des Maîtres, qui envenime les amateurs de golf chaque mois d’avril.
La musique d’ambiance de l’événement annuel, qui résonne doucement en boucle, sert de trame de fond à la visite de l’hôte dans ce qu’il se plait aussi à surnommer «Home of the Masters».
On y aperçoit d’ailleurs d’innombrables objets liés au golf, dont les menus du célèbre club d’Augusta, qui ornent les tables. C’est sans parler d’un sac souvenir du 50e passage consécutif du légendaire Arnold Palmer au célèbre tournoi, en 2004.
Mais la Cave aux sports, c’est bien plus que du golf. Rapidement, on ne sait plus où donner de la tête. Surtout que Bruno Lachance, un raconteur bien en verve, attire notre attention sur des dizaines et des dizaines de menus détails. Les anecdotes se bousculent autant que les éléments sportifs qui envahissent murs et plafond.
«On n’en aurait pas assez de deux jours pour tout voir et que j’explique tout. Pour moi, c’est beaucoup plus que 162 disciplines sportives. C’est un paquet de clins d’œil sur ce qui a marqué notre vie, de notre enfance à aujourd’hui», clame-t-il avec raison au sujet de son bébé qui a été finaliste au concours de Man Cave of the Year, sur un site web américain.
Un peu par hasard
Question d’ambiance, pas moins de 70 interrupteurs sont nécessaires pour varier l’éclairage provenant d’un puits infini de sources colorées.
La formation de ce temple a débuté il y a 11 ans, avec quelques joueurs de la NFL et affiches de bières placardées au mur, ainsi que des objets de golf ici et là.
En 2014, Bruno Lachance a invité des amis chez lui pour un party du Super Bowl et l’idée de pousser son concept de caverne sportive beaucoup plus loin est véritablement née.
«À l’improviste, j’ai baptisé le sous-sol la Cave aux sports... pour réaliser qu’il n’y avait que du golf et du football! Je me suis mis à chercher des disciplines sportives partout.
«En fait, j’ai conçu une man cave sans savoir ce qu’était une man cave. Je n’avais aucune idée de cette tendance. Aujourd’hui, je suis bien ici parce qu’on se rassemble ici et les tabous tombent. C’est magique parce que c’est rempli de trucs qui nous rappellent des souvenirs auxquels on s’identifie», note-t-il.
Des heures et des heures
En explorant, on découvre quelques perles. Des patins des années 1890 dans un coin. Un javelot qui a servi aux Jeux olympiques de 1976 à Montréal dans un autre.
Des jambières portées par l’ancien gardien des Nordiques, Mario Gosselin. Un bâton signé par l’ancien capitaine du Canadien, Saku Koivu, et un autre par monsieur Sharks lui-même, Joe Thornton.
Il y a vraiment de quoi sortir de la Cave aux sports avec tout un torticolis, si on s’active trop à tout voir rapidement!
«Tu n’as aucune idée comment j’ai travaillé là-dessus», nous lance fièrement l’ancien conseiller financier retraité.
«Je pousse les détails au maximum. Des gens qui sont venus m’ont dit que je devrais charger pour faire visiter. D’autres disent que ça devrait être un site patrimonial», poursuit-il avec le sourire le plus espiègle du bon vivant qu’il est.
Contributions volontaires
Bruno Lachance, à la base, a passé un temps fou à fréquenter des sites de revente pour dénicher des articles sportifs de toutes sortes.
Puis, de fil en aiguille, au fil des visites, de nombreux visiteurs renversés ont proposé quelques trucs qui ne leur servaient pas pour décorer toujours un peu plus la Cave aux sports.
«J’ai laissé libre cours à une vision et une passion que j’avais. Aujourd’hui, sauf exception, j’ai cessé pas mal les recherches. Les gens qui viennent ici, ça fait trois minutes qu’ils sont là et ils réfléchissent à ce qu’ils pourraient donner à la cave. Ils y voient un endroit pour exposer leurs trésors», raconte-t-il d’un ton amusé.
Au fil des ans, quelques personnalités sportives, dont l’ancien directeur général du Canadien André Savard, ainsi que le golfeur David Morland IV, sont venues visiter la cave. Bruno Lachance ne cache pas sa fierté.
«Ce n’est pas par vanité, mais je trouve ça beau. Je n’ai pas d’autre mérite que d’avoir suivi ma passion et de m’être écouté.»