Le chef du service de sécurité du président sud-coréen déchu Yoon Suk Yeol, dont l'équipe a empêché son arrestation par des enquêteurs il y a une semaine, a démissionné vendredi, a annoncé le bureau du chef de l'État par intérim Choi Sang-mok.
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Le 3 janvier, les gardes du corps de M. Yoon avaient formé une chaîne humaine pour bloquer l'accès aux procureurs du Bureau d'enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO) et aux policiers, venus se saisir de M. Yoon dans sa résidence de Séoul, où il est retranché depuis des semaines.
Park Chong-jun, chef du Service de sécurité présidentiel (PSS), a présenté sa démission vendredi matin «alors qu'il prenait part à un interrogatoire policier», a affirmé un responsable du PSS à l'AFP.
Celle-ci a ensuite été acceptée par le président intérimaire Choi Sang-mok, a précisé le bureau de ce dernier à des journalistes.
La police et les enquêteurs s'apprêtent de leur côté à tenter de nouveau d'arrêter M. Yoon grâce à un nouveau mandat d'arrêt obtenu mardi. Le CIO a dit s'y préparer «minutieusement», et la police a organisé vendredi à cet effet une réunion de préparation, selon l'agence Yonhap.
«En aucun cas il ne doit y avoir d'affrontements physiques ou d'effusion de sang» en cas de nouvelle tentative d'arrestation, a appelé vendredi Park Chong-jun, face à la presse.
Le président déchu refuse d'être interrogé sur sa tentative manquée d'imposer la loi martiale le 3 décembre, qui a plongé la Corée du Sud dans une grave crise politique et lui vaut d'être sous le coup d'une enquête pour «rébellion», un crime passible de la peine de mort.
Interrogatoire
Depuis que son équipe a empêché les enquêteurs d'arrêter M. Yoon, M. Park a ignoré à deux reprises les convocations de la police, qui souhaitait l'interroger sur des allégations d'obstruction. La police l'a menacé d'un mandat d'arrêt s'il ne se présentait pas à l'interrogatoire vendredi.
Mardi, le CIO a obtenu un nouveau mandat d'arrêt à l'encontre de M. Yoon, après l'expiration la veille d'un premier mandat de sept jours.
Les avocats de M. Yoon soutiennent que le mandat d'arrêt est «invalide et illégal» et contestent la compétence du CIO pour enquêter sur cette affaire. Ils ont affirmé que leur client n'obtempérerait pas plus au second mandat d'arrêt qu'au premier.
De l'autre côté, les détracteurs du dirigeant de droite, élu en 2022, s'impatientent et manifestent aussi régulièrement pour exiger son arrestation.
L'ex-procureur vedette de 64 ans reste officiellement le président du pays, et n'est que suspendu en attendant que la Cour constitutionnelle valide ou non sa destitution, votée le 14 décembre par l'Assemblée nationale.
Procès mardi
La Cour a fixé à mardi le début du procès en destitution, qui se déroulera même si le principal intéressé ne se présente pas.
La Cour a 180 jours à compter du 14 décembre, date à laquelle elle a été saisie de l'affaire, pour décider de démettre définitivement M. Yoon ou de le rétablir dans ses fonctions de président.
Si les enquêteurs réussissent à exécuter leur mandat d'arrêt, Yoon Suk Yeol deviendra le premier président sud-coréen en exercice à être arrêté.
La garde rapprochée de M. Yoon a renforcé la sécurité dans son complexe résidentiel du quartier chic de Hannam en installant des barbelés et des barrages de bus devant la grille d'entrée.
Depuis le 31 décembre, des centaines de partisans du président déchu manifestent jour et nuit à proximité de sa résidence, bravant des températures glaciales.
Les avocats de M. Yoon ont déclaré vendredi que des gardes «restent en alerte 24 heures sur 24, sept jours sur sept» en vue d'une nouvelle tentative d'arrestation «en dépit d'une pression et d'un stress immenses».
Ils ont également affirmé plus tôt que le président déchu se trouvait toujours à l'intérieur de sa résidence et qu'il pourrait comparaître au procès devant la Cour constitutionnelle.
Les sondages montrent que le taux d'approbation du Parti du pouvoir au peuple (PPP) de M. Yoon augmente au fur et à mesure que la crise s'éternise.
Selon un nouveau sondage Gallup publié vendredi, la cote d'approbation du PPP est passée de 24 % il y a trois semaines à 34 %, tandis que celle de l'opposition a chuté de 48 % à 36 %.