Trente minutes de sport par jour, des protéines à tous les repas, un cercle d'amis: il est possible de rester en santé jusqu'à 100 ans. Le Journal vous propose des trucs simples et réalistes pour repousser la maladie et les secrets de centenaires sur leur longévité.
Pour Janette Bertrand, vieillir est une chance. Celle qui deviendra dans quelques mois la centenaire la plus connue du Québec en a assez des images de «vieux malades» en boucle et veut faire reconnaître la valeur des aînés.
«D’où vient la peur de vieillir? se demande Janette Bertrand, en entrevue avec Le Journal. C’est parce qu’on nous montre toujours des vieux malades!»
Selon elle, la pandémie de COVID-19 a exacerbé l’âgisme envers les aînés. Non seulement des milliers d’entre eux sont morts en CHSLD, mais ils se sont aussi «senti la cible» de toutes les mesures sanitaires visant à les protéger.
Mais vieillir n’est pas «naufrage», plaide celle qui est née à Montréal et y a toujours vécu.
Redonner de l’estime
En publiant le livre Cent ans d’amour à l’automne, Janette Bertrand espère redonner aux personnes âgées un peu de l’estime d’elles-mêmes qu’elles ont perdue.
Et se défaire de l’idée qu’à 65 ans on ne fait plus rien ou, pire encore, on ne sert plus à rien.
«Ne rien faire n’a jamais valorisé personne, dit-elle. Il n’y a rien de pire que de s’asseoir et regarder la télévision toute la journée. Tu ne fais pas d’exercice, tu ne vois pas de monde et c’est passif.»
Elle râle contre ceux qui ont inventé la retraite et cette idée qu’après le travail la vie active est terminée.
«Comme si tu perds tout ce que tu as bâti, alors que tu as toute l’expérience de la vie», dit-elle, à propos des aînés. Ils ont des choses à dire, des choses à faire et il faut qu’ils prennent soin d’eux, énumère Janette Bertrand.
Travailler et bouger
L’écrivaine estime qu’il est important de travailler, même lorsqu’on est plus âgé. Que ce soit en faisant du bénévolat, comme ses années à Tel-Aide ou avec l’Institut de gériatrie, ou avec un travail à mi-temps.
«Ce qui rend le plus heureux, c’est d'aider les autres. Tu donnes aux autres, mais ça te rapporte», lance-t-elle.
Elle aime aussi recevoir sa famille, soit ses trois enfants, huit petits-enfants et sept arrière-petits-enfants. «Après, je suis fatiguée pour vrai, mais c'est le fun.»
Cette dernière croit d’ailleurs que c’est son secret pour vieillir en santé. De bouger, de sortir, d’être stimulée... et d’en oublier ses problèmes ou ses maux.
«J’ai tous les petits bobos de la vieillesse, ça, on ne s’en sort pas», reconnaît Mme Bertrand.
Mais vieillir, c’est le seul moyen qu’on a trouvé pour rester vivant, écrit-elle dans son dernier livre. «Si tu as la chance d’être vieux, vieille, félicite-t’en!»