Ils répondent présents de jour comme de nuit, peu importe la météo: dans l’ombre des pompiers et des policiers, une trentaine de personnes à Québec se dévouent chaque semaine, bénévolement, pour aider des sinistrés qui ont parfois tout perdu.
Denis Lessard ne le cache pas, ce n’est pas un travail qui est toujours facile et qui est fait pour tout le monde. Mais c’est aussi un engagement qui peut être profondément gratifiant.
«Juste le fait de pouvoir aider les gens... de recevoir à la fin d’une intervention une sinistrée ou un sinistré qui vient te prendre par les bras puis te remercier parce qu’il aurait été démuni si on n’avait pas été là, c’est une belle récompense», dit-il.
Bénévole à la Croix-Rouge, il fait partie de la trentaine de personnes qui se relaient sept jours sur sept dans la région pour être prêtes à intervenir en cas d’événement faisant des sinistrés ou des évacués.
Jamais pareil
La plupart du temps, il s’agit d’incendies résidentiels: c’est le cas environ deux fois par semaine, estime M. Lessard. En d’autres occasions, il peut s’agir d’inondations, de glissements de terrain ou encore d’évacuations causées par une opération policière.
«Il n’y a jamais deux interventions pareilles», explique M. Lessard, qui est responsable de l’équipe d’intervention des services aux individus à la Croix-Rouge pour la Capitale-Nationale.
Après 18 ans à s’impliquer, la réalité du terrain continue de le surprendre. C’est d’ailleurs ce qui rend ce travail si palpitant.
«Quand c’est criminel, c’est plus délicat, surtout quand la personne qui est prétendue avoir mis l’incendie est dans notre autobus avec les autres [sinistrés]», souligne l’ingénieur électrique à la retraite, âgé de 67 ans.
Faire une différence
Pendant que les services d’urgence combattent la menace, le rôle des bénévoles est en premier lieu d’offrir du réconfort dans un lieu sécuritaire, soit un autobus du RTC.
Ceux qui ne peuvent réintégrer leur chez-soi se voient ensuite offrir une aide d’urgence de 72 h pour l’hébergement, l’alimentation et les vêtements.
Cette présence humaine fait une grande différence lorsque l’émotion et la détresse sont palpables.
«Quand on donne des couvertures aux gens, bien on donne aussi des petits toutous aux enfants. Et je vais vous dire que quand vous remettez un toutou à un enfant qui pleure dans l’autobus, ça change complètement leur réaction, mais aussi celle des parents.»
«Il n’y a pas de petit drame», illustre celui qui a reçu plusieurs distinctions, notamment pour service méritoire exceptionnel.
Pas indifférents
Les bénévoles ne sont évidemment pas indifférents aux drames humains qui se déroulent sous leurs yeux, surtout quand ils impliquent une perte de vie.
«À un moment donné, nous, il faut qu’on fasse abstraction de ça et [qu’on] s’occupe des sinistrés qui sont devant nous. Mais c’est sûr que sur le coup, quand on traite avec des sinistrés qui ont perdu un voisin ou même un parent, ce n’est pas facile», note Denis Lessard.
Encore cette année, les bénévoles de la Croix-Rouge se rendront disponibles pendant la période des Fêtes, qui est malheureusement souvent le théâtre d’incendies, selon M. Lessard.
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