Le nouveau président américain sera assermenté dans 16 jours. Si l’on se fie à ses menaces, c’est ce 20 janvier, sans plus attendre, qu’il pourrait signer le décret imposant des tarifs de 25% sur tous les produits canadiens entrant aux États-Unis.
Voilà un élément parmi plusieurs qui nous rappelle que 2025 sera l’année Trump. Ne dites pas que vous êtes tannés d’entendre parler de Trump à cette date-ci. Ce n’est même pas encore vraiment commencé!
Commençons par cette menace économique. Des tarifs aussi élevés sur tous les produits, c’est le Canada plongé en récession du jour au lendemain. Cela veut dire des entreprises qui ferment, des mises à pied par milliers, nos finances publiques qui dégénèrent.
Commençons par dire que le Canada ne pourrait pas être plus mal en point pour affronter cette menace. Avec un gouvernement qui vacille et un premier ministre à qui tout le monde montre la sortie, le Canada se retrouve en position de grande faiblesse face à Donald Trump.
Malgré tout, le ministre Dominic LeBlanc a déposé un plan sur la gestion de la frontière pour répondre aux exigences de Trump. Peut-être que cela pourrait acheter la paix et éviter la bombe du 20 janvier.
Aucun répit
Soyons néanmoins réalistes, cette menace ne sera pas retirée. Au mieux, Trump dira qu’il la met en suspens le temps de mesurer les effets des efforts du Canada. Mais il maintiendra cette menace comme une épée de Damoclès au-dessus de notre tête. Voyant l’effet de la menace, il la laissera planer pour continuer à obtenir ce qu’il veut.
D’ailleurs, on comprend de plus en plus que Donald Trump croit profondément aux tarifs douaniers. En octobre dernier, il affirmait que tariffs était le plus beau mot du dictionnaire anglais. Les tarifs douaniers, ce qui apparaît comme une folie dans la pensée économique de notre siècle, sont encore d’actualité pour celui que les Américains viennent de réélire. Curieusement, l’homme d’affaires prospère partage les idées des penseurs de la CSN des années 1970.
Puis, il y a les autres menaces. Le Canada comme 51e État américain, c’est une farce bien sûr, mais il y a quoi là-dessous? Dans le mois suivant sa victoire, Donald Trump a tenu des propos inquiétants sur le Canada, le canal de Panama et le Groenland.
Quelles intentions?
S’il était un politicien normal, c’est-à-dire dont on analyse les propos au premier degré, on dirait qu’il a fait une déclaration de guerre (ou une offre d’annexion forcée) à trois pays souverains. Parce que c’est Trump, on analyse son discours en pensant qu’il s’amuse, qu’il dit n’importe quoi.
Même en ne prenant pas ses propos au pied de la lettre, cela traduit néanmoins une volonté expansionniste qu’on ne peut ignorer. La menace Trump sera l’enjeu de 2025. Les leaders politiques canadiens devront montrer qu’ils ont le genre de tonus qu’il faut pour y faire face.