«Vous n’êtes pas assez intelligents»: des années avant de pouvoir protéger les élèves d’un prof humiliant

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Un professeur qui humiliait ses élèves en les qualifiant de «pas assez intelligents» a continué d’enseigner pendant des années avant d’être retiré des classes, malgré une pétition de parents et une enquête du ministère.

«Combien d’enfants il va détruire?» se demande Nancy Collin.

Ryan Horvath (à gauche) et Alex Deguire (à droite), 12 ans, ont encore des séquelles de la violence verbale subie au début de leur 5e année du primaire. Avec leurs mères Annie Pinet (à gauche) et Nancy Collin (à droite). Photo Agence QMI, Mario Beauregard

Vendredi, Le Journal publiait des extraits d’un rapport accablant du ministère de l’Éducation au sujet d’une école du Centre de services scolaire (CSS) de Montréal au climat toxique où onze enseignants font l’objet d’une enquête.

Or, ce n’est pas le seul CSS qui peine à protéger ses élèves, témoignent trois mères de la Pointe-de-l'Île, dont deux à visage découvert.

«La lenteur du processus, c’est ça qui est fou», s’indigne Annie Pinet.

En novembre 2022, Mme Pinet a porté plainte au ministère de l’Éducation pour violence psychologique contre un enseignant de 5e année de l’école Notre-Dame, à Pointe-aux-Trembles.

C’est seulement près de deux ans après cette plainte que l’enseignant a finalement été retiré des classes.

Pétage de coche

À l’automne 2022, plusieurs parents avaient remarqué un changement de comportement chez leur enfant: crises de larmes ou de panique, peur d’aller à l’école.

«Il nous traitait d’incapables», se souvient Ryan Horvath, aujourd’hui âgé de 12 ans.

«Quand on allait au tableau, il disait qu’on était nuls», abonde Alex Deguire, aussi âgé de 12 ans.

Tout a culminé le 11 novembre 2022, lorsque l’enseignant aurait «pété une coche». La majorité des enfants sont sortis du local, dont plusieurs en pleurant, pour aller se confier à une éducatrice spécialisée.

Le même jour, 14 parents représentant 11 élèves sur les 19 du groupe ont signé une pétition demandant le retrait de l’enseignant.

«Faute grave»

Le professeur, qui ne peut être nommé étant donné la confidentialité du dossier, était légalement qualifié depuis 2009.

Il n’est pas retourné à l’école Notre-Dame après les événements de novembre 2022 pour cause de maladie. Il a écopé d’une suspension de cinq jours, appliquée en 2023, au moment d’entrer en poste dans une autre école.

L'école primaire Notre-Dame, à Pointe-aux-Trembles. Les mères interrogées n'ont rien à reprocher à l'école, où le personnel a vraisemblablement tout fait en son pouvoir pour protéger les élèves. Photo Dominique Scali

Au printemps 2024, Mme Pinet a finalement été questionnée par le ministère. La direction de l’école et l’enseignant visé ont aussi été rencontrés.

Dans son rapport, le comité d’enquête conclut que l’enseignant a commis une «faute grave».

Par exemple, il aurait déjà dit en en classe «qu’il amènerait bien trois élèves en sortie, mais pas les autres car ils n’étaient pas assez intelligents», peut-on lire dans le document, qu’a pu obtenir Le Journal.

Depuis 2012

Le rapport révèle qu'il cumulait les lettres administratives et avertissements disciplinaires depuis 2012 pour ses agissements dans trois écoles différentes.

Aujourd’hui, les mères interrogées observent encore des séquelles chez leurs garçons, comme une difficulté à faire confiance aux adultes en autorité.

À ce jour, Annie Pinet n’a toujours pas eu la confirmation que le brevet d’enseignement allait être retiré au professeur.

Annie Pinet, qui a monté le dossier de plainte au ministère de l'Éducation. Photo Agence QMI, Mario Beauregard

Le cabinet du ministre Bernard Drainville indique avoir déjà rendu une décision dans le dossier, mais ne pas pouvoir commenter.

De son côté, le CSS de la Pointe-de-l’Île indique que des mesures administratives ont été prises et que l’enseignant n’est plus en contact avec des élèves. Il n’a toutefois pas été possible de savoir à quel moment cette mesure est entrée en vigueur.

Mercredi dernier, il était encore possible d’appeler à sa nouvelle école et de lui laisser un message. La personne qui a pris le message a demandé si le sujet de l’appel concernait un élève, ce qui suggère que l'enseignant était toujours en contact avec des élèves récemment.

L’avocat qui représente l’enseignant n’a pas donné suite à notre demande d’entrevue.

Quelques propos de l’enseignant rapportés dans la pétition

  • «Vous êtes tellement lents, je suis sûr que les autres classes ont déjà toutes fini.»
  • «Vous avez des problèmes mentaux.»
  • «Tu ne comprends pas encore? Débrouille-toi tout seul.»
  • «Vous pouvez aller vous plaindre et rapporter ce que vous voulez, ça ne me dérange pas, car j’ai un syndicat qui me protège.»
  • «Je ne sais pas comment je vais faire pour vous endurer toute l’année.»

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