Vivre à l’heure américaine

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D’ici le 5 novembre, il semble bien que nous n’y échappions pas: nous vivrons notre vie politique à la manière d’une lointaine province de l’empire américain.

Certes, nous n’avons pas le droit de vote aux États-Unis. Certes, nous n’avons pas la même langue que l’empire. Mais qu’importe! Nous sommes attirés par lui, j’allais dire, hypnotisés par lui, au point de nous y fondre mentalement. Peut-être est-ce inévitable, lorsqu’on se trouve juste à sa frontière, même si en d’autres circonstances, cela pourrait nous pousser à nous en tenir éloignés, à lui résister.

Il n’en est toutefois pas ainsi depuis un temps. L’américanisation du Québec est à la fois un phénomène de colonisation idéologique et d’autocolonisation mentale. On prend les États-Unis comme modèle de civilisation, et on le singe.

Empire

Et le chic du chic, pour nos élites culturelles et médiatiques, consiste à reprendre les dernières opinions à la mode sur la côte est, comme si par procuration, nous en étions – comme si par procuration, elles en étaient.

Il est ainsi bien vu de se dire effrayé pour l’avenir du droit à l’avortement même si ce dernier n’est aucunement remis en question ici. Appelons ça ici une terreur par procuration.

Ou alors, on croit partager l’histoire des relations interraciales des États-Unis. Cette fois, il faudrait parler de culpabilité par procuration.

Il en est de même, soit dit en passant, quand on s’accuse des mêmes dérives anti-écologiques que les États-Unis.

Cela nous conduit à avoir souvent des débats déréalisés. Nous n’avons plus de grille de lecture adaptée à notre propre existence collective, à notre trajectoire historique, à nos spécificités sociologiques.

Cela nous conduit aussi, lorsque nous nous intéressons à la vie politique de l’empire, à n’embrasser qu’un seul point de vue, comme on le voit dans la présente élection présidentielle américaine, où on veut croire qu’il s’agit d’une lutte entre Kamala la gentille et Donald le méchant.

Nul besoin de chercher à comprendre les motivations des dizaines de millions d’Américains qui votent pour Trump, et qui ne sont quand même pas tous des ploucs dégénérés.

Cela ferait mauvais genre dans les soirées mondaines, à New York comme à Montréal.

Qu’on se comprenne bien: je ne dis pas que l’empire n’a pas d’influence sur nous.

Au contraire. Certains de ses courants idéologiques se rendent bien jusque chez nous. Ce qu’on a appelé «le wokisme», ces dernières années, en est un bon exemple.

Les concepts élaborés dans les universités américaines, du racisme systémique à la théorie du genre, pénètrent notre société. Il faudrait s’en défendre plutôt que les adopter.

Désaméricanisation

Ce qui devrait, concrètement, dans les années à venir, nous pousser à démanteler les politiques d’EDI dans le monde universitaire comme dans le monde du travail.

Cela nous permettrait de nous désaméricaniser.

Surtout, nous devrions aborder la réalité de l’empire à partir de nos propres intérêts. Cela implique évidemment d’en reprendre conscience. Nos élites en seraient-elles capables?

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