VIA Rail, un fiasco symptôme d’un système ferroviaire pathétique

La haute direction de VIA Rail a été convoquée par le ministre des Transports, Pablo Rodriguez.

Elle se fera rabrouer pour le fiasco de samedi entre Québec et Montréal.

Il y aura un communiqué sur les exigences du ministre, un nouvel acte de contrition de VIA Rail. Et après ? Rien du tout.

Car l’affaire est surtout symptomatique d’un système ferroviaire pathétique.

Otage

Au Canada, on accepte que voyager sur VIA Rail, c’est embrasser la simplicité volontaire.

C’est payer plus cher pour prendre plus de temps qu’en auto, s’attendre à arriver en retard, et se sentir béni des dieux d’avoir évité le fiasco biannuel.

On s’indigne, on se moque, on se désole. Mais la plupart du temps, VIA Rail fait du mieux qu’il peut avec les moyens du bord.

Comment être ponctuel quand on est systématiquement forcé de céder le passage à des trains de marchandises de plus en plus longs?

Comment garantir la fiabilité quand toute l’architecture du matériel roulant a trop longtemps reposé sur l’achat de «réguines» usagées?

Comment bâtir pour l’avenir quand VIA Rail ne peut pratiquement pas emprunter et dépend de l’humeur des gouvernements?

VIA Rail est otage d’un cadre dysfonctionnel.

Contradiction

À l’ère de la lutte contre les changements climatiques et d’un espéré virage en faveur de la mobilité, on croirait que l’amélioration du service de VIA Rail serait une priorité absolue.

Mais non. Certes, on nous promet depuis 2016 l’arrivée, un jour, d’un train grande fréquence sur des rails propres à VIA Rail.

On verra. Faudra financer le projet, il coûtera des milliards, Ottawa croule sous les déficits, on connaît le reste du refrain.

C’est le même qui a amputé de moitié le réseau de VIA Rail dans les années 1990, le même qui l’a encore davantage réduit en 2012, le même qui servira à expliquer le prochain retard de 14 heures.