Trafic dans la région de Québec: «C’est pire que jamais», selon des usagers de la route

Plusieurs automobilistes et travailleurs de la région de Québec s’entendent pour dire que la situation de la congestion automobile n’a jamais été pire que ce qu’elle est depuis quelques mois, alors qu’elle continue de s’aggraver depuis mardi à cause du retour en classe et des chantiers de construction. 

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«Il y a des chantiers importants et le parc automobile n’arrête pas de grossir. Depuis que les gens sont revenus au bureau, c’est pire que jamais», constate Maryse Poitras, une employée du transport maritime rencontrée à la pompe à essence.

Comme d’autres usagers de la route avec qui Le Journal a pu s’entretenir, elle affirme avoir dû changer ses habitudes de déplacement ces derniers temps, pour faire face aux aléas de la route.

«Je prévois une bonne heure et demie pour être sûr d’arriver à temps à Québec en partant avant 7h, souligne Sébastien Desmeules, qui habite dans l’est de Lévis et qui travaille dans Sainte-Foy. Depuis la rentrée, je perds au moins deux heures par jour sur la route.»

Des représentants du Journal ont eux-mêmes pu constater les difficultés de déplacements sur les deux rives du fleuve Saint-Laurent.

Entre 7h et 8h mardi, il fallait compter plus de 1h30 entre le secteur de Pintendre, à Lévis, et le centre-ville de Québec en raison de la congestion monstre sur l’autoroute 20 et près des ponts.

Le constat est le même dans la Vieille Capitale, où un membre de notre équipe a mis plus de 40 minutes pour effectuer le trajet entre l’avenue D’Estimauville et nos bureaux, situés dans le secteur de Vanier, en empruntant l’autoroute Félix-Leclerc.

Camionneurs à bout

Différents livreurs et camionneurs croisés aux abords d’une station d’essence s’accordent pour dire que la région de Québec traverse, ces derniers temps, la pire crise de congestion routière qu’ils aient jamais connue.

«Le moins souvent j’ai besoin de prendre le pont, le mieux je me porte, fait valoir Simon Beaudoin, un conducteur de semi-remorque pour l’entreprise Distribution Alex Coulombe, à Québec. Depuis le début de l’été, il y a du trafic à toute heure du jour.»

D’après Sylvain Roussel, un transporteur de carburant originaire de Montréal, les résidents de la grande région de Québec devraient encore se compter chanceux.

«Je comprends leur frustration, parce que c’est vrai que c’est de pire en pire à chaque fois que je passe dans le coin. Mais dites-vous qu’on est à peu près au 1/5 de ce qu’on peut voir à Montréal et dans d’autres grandes villes du Canada. Quand on se compare, on se console!» lance-t-il.

Plusieurs chantiers en cours

Les chantiers d’envergure, comme ceux de la tête des ponts ou de l’autoroute Félix-Leclerc, demanderont aux automobilistes de prendre leur mal en patience pour encore un moment.

La fermeture du pont de Québec chaque fin de semaine au cours du mois d’août a également «contribué à la grogne», selon David Miousse, un homme qui habite à Saint-Henri, dans Bellechasse, depuis 12 ans.

Questionnée sur les impacts des travaux sur la circulation à Québec et la rentrée universitaire, la rectrice de l’Université Laval, Sophie D’Amours, a comparé les désagréments à la rénovation d’une cuisine.

«On trouve ça difficile, parce qu’il faut s’adapter et laver la vaisselle dans la salle de bain et qu’il manque d’espace. [...] Les travaux, inévitablement, ont des impacts, mais c’est pour une bonne nouvelle plus tard.»

Ce qu’ils ont dit

«C’est tellement l’enfer que je suis contente quand ça me prend "juste" une heure pour me rendre au travail. Des fois, je prends même le traversier quand ça adonne.»

– Maryse Poitras, une résidente de Lévis qui travaille à Québec

«C’est normal qu’il y ait du trafic en ville, mais depuis deux ans, c’est ingérable. Il y a des travaux à tous les coins de rue et ça bloque partout.»

– Alexandre, un vendeur d’assurances de Québec

«Avant, on ne voyait jamais de trafic hors des heures de pointe, mais maintenant on sait jamais sur quoi on va tomber, même à 10h le matin ou 18h le soir.»

– Sébastien Desmeules, un résident de Lévis

«Même un troisième lien, je ne pense pas que c’est la solution. Je n’en vois pas de solution parce que même où il n’y a pas de travaux, c’est congestionné!»

– David Miousse, un résident de Bellechasse