Tensions avec l’Inde: Justin Trudeau joue avec le feu

Le torchon brûle entre le Canada et l’Inde. Un an après avoir fait une déclaration solennelle à la Chambre des communes affirmant qu’il existait des «éléments crédibles» reliant le gouvernement indien à l’assassinat de Hardeep Singh Nijjar, citoyen canadien, la GRC parle désormais de preuves tangibles.

Soyons clairs: toute activité criminelle visant à manipuler, intimider ou tuer un citoyen canadien est inadmissible. Encore plus lorsqu’elle est orchestrée par un gouvernement étranger.

Faiblesse

Les informations dévoilées lundi sont extrêmement préoccupantes. Face à cette révélation, deux hypothèses glaciales émergent. La première: le Canada est tellement insignifiant sur la scène internationale, perçu comme un pays sans envergure, qu’un État étranger se permet de commanditer un assassinat en territoire canadien, avec la certitude que les répercussions seront dérisoires. Il suffit de constater l’isolement du Canada sur cette affaire. Nos alliés naturels – États-Unis, Grande-Bretagne, Australie – se gardent bien de prendre notre défense ou de condamner fermement l’Inde.

Électoralisme

La deuxième hypothèse, plus sombre encore, est celle d’une manipulation politique interne. Justin Trudeau s’est personnellement placé au cœur de ce scandale, lui-même révélant à la Chambre le rôle présumé des agents indiens dans cet assassinat. Hier encore, il réagissait aux conclusions de la GRC, un contraste saisissant avec des dirigeants comme Joe Biden qui évitent soigneusement de s’impliquer directement dans de telles affaires.

Pourquoi cette différence de ton? Peut-être parce que près de 1,4 million de Canadiens d’origine indienne résident principalement dans les banlieues de Toronto et de Vancouver, deux champs de bataille électorale clés.

Est-ce là une stratégie électorale déguisée, à l’approche d’élections potentielles? La question est légitime. Car au-delà de cette gesticulation politique, le Canada risque gros. Couper les ponts avec une puissance économique et géostratégique comme l’Inde serait une catastrophe. Oui, ces actes criminels sont inacceptables. Mais ne sont-ils pas aussi le reflet brutal de notre faiblesse et du mépris que nous inspire la communauté internationale?