Son entreprise va perdre la moitié de ses travailleurs étrangers temporaires qui parlent français et bien installés au Québec

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Un patron d’une PME de portes et fenêtres du Bas-Saint-Laurent est en colère de devoir perdre la moitié de ses 90 travailleurs étrangers temporaires (TET) en raison des nouvelles règles d’Ottawa et estime que l’on fonce droit dans le mur en se privant d’eux en région.

«Ils sont là tous les matins. Ils travaillent et payent des impôts. Est-ce que l’on peut s’il vous plaît viser d’autre monde?», se demande à bout de patience François Xavier Bonneville, directeur général et actionnaire avec son frère de Lepage Millework, à Rivière-du-Loup.

«On en fait des démons. Ce sont des gens bien intégrés avec des rêves. Ça fait parfois des années qu’ils n’ont pas vu leur famille», soupire-t-il.

François Xavier Bonneville dit avoir embauché 70 travailleurs étrangers depuis le début de l’année, en faisant des pieds et des mains pour ajuster leur horaire et leurs demandes, mais qu’à peine 10 sont encore travaillent toujours au sein de sa PME Lepage Millwork.

Lepage Millwork a besoin de ses 90 TET parce qu'une bonne partie de ses employés expérimentés baby-boomers s'en vont bientôt. Il faut payer quelque 12 000$ de frais de toutes sortes pour avoir un travailleur étranger temporaire (TET). Photo fournie par Lepage Millwork

Nouvelles règles dénoncées

Depuis le 26 septembre dernier, Ottawa ne permet plus d’avoir plus de 10% de TET. Ils auront également droit à un visa de travail pour un an maximum plutôt que de deux ans, ce que dénonce ce patron de PME qui va devoir laisser filer 45 travailleurs d’expérience au pire moment.

François Xavier Bonneville dit avoir embauché 70 travailleurs étrangers depuis le début de l’année, en faisant des pieds et des mains pour ajuster leur horaire et leurs demandes, mais qu’à peine 10 sont encore travaillent toujours au sein de sa PME Lepage Millwork.

Le ministre de l’Immigration, Marc Miller, et le ministre de l’Emploi, Randy Boissonnault, ont annoncé récemment une réduction du nombre de visas pour les étudiants et les travailleurs temporaires, à Ottawa. Photo ANNE-CAROLINE DESPLANQUES

«Ce sont des gens arrivés par la grande porte, avec des entrevues, pas par la porte d’en arrière. C’est comme ça que j’aimerais que l’on voie ces personnes-là», insiste M Bonneville, à propos de ses employés francophones de l’île Maurice et de Madagascar bien intégrés dans son coin de pays.

«C’est un emploi direct pour quatre indirects, donc si on commence à perdre nos emplois directs, ça va mal aller», prévient l’entrepreneur, qui vient de reprendre l’entreprise familiale. 

«Je me demande si j’investis dans la bonne province ou le bon pays? Investir des dizaines de millions dans des usines sans pouvoir avoir d’employés, feriez-vous ça?», s’interroge-t-il à voix haute.

Début octobre, Le Journal rapportait que des hôteliers à bout de souffle demandaient également des assouplissements pour éviter de perdre leurs TET. «On pense que notre secteur devrait aussi pouvoir bénéficier de postes d’exception», affirmait Véronyque Tremblay, PDG de l’Association Hôtellerie du Québec (AHQ).

François Xavier Bonneville dit avoir embauché 70 travailleurs étrangers depuis le début de l’année, en faisant des pieds et des mains pour ajuster leur horaire et leurs demandes, mais qu’à peine 10 sont encore travaillent toujours au sein de sa PME Lepage Millwork.

Jean-Claude Tian est tombé amoureux du Québec et s’est fait de nombreux amis ici. Il saisit mal qu’il doive maintenant retourner en France. Photo fournie par l’ASSOCIATION HÔTELLERIE DU QUÉBEC

Plus de 80% d’entreprises touchées

D’après Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ), l’heure est grave et il faut exclure au plus vite ce secteur des nouvelles règles imposées par Ottawa.

Plus de 500 000 personnes travaillent dans le manufacturier chez nous au sein de quelque 1000 entreprises, aux quatre coins du Québec, rappelle-t-on.

«Plus de 80% de nos membres craignent des baisses de production et 60% vont même jusqu’à repousser ou annuler des investissements prévus», alerte Julie White, vice-présidente aux affaires publiques de MEQ. 

François Xavier Bonneville dit avoir embauché 70 travailleurs étrangers depuis le début de l’année, en faisant des pieds et des mains pour ajuster leur horaire et leurs demandes, mais qu’à peine 10 sont encore travaillent toujours au sein de sa PME Lepage Millwork.

Les manufacturiers dénoncent «l’incohérence et le jeu d’improvisation du gouvernement fédéral en ce qui a trait à l’immigration et aux travailleurs étrangers» et souhaitent être exclus des nouvelles mesures qui empêcheront le renouvellement des permis de travail. Photo fournie par MEQ

Quand on lui demande si ce bassin de travailleurs est du cheap labor, la porte-parole de MEQ rétorque que non. «Il y a 13 000 postes vacants dans le secteur manufacturier. Le salaire moyen tourne autour de 30$ l’heure, donc ce sont de bons emplois payants», répond-elle.

«C’est facile de dire: “On va prendre les gens sur le chômage et on va les amener travailler dans nos usines”. Mais il y a des enjeux de disposition sur le territoire et d’intérêt», conclut-elle. 

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