Réussir un cours à la fin du secondaire malgré un échec: Québec met fin au «déboulage»

Un élève de la fin du secondaire ne pourra plus réussir un cours après avoir obtenu un échec. Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, met fin au «déboulage» dans le réseau scolaire. 

Il s’agissait d’une pratique qui était pourtant jusqu’ici officiellement autorisée par le ministère de l’Éducation, comme l’avait rapporté Le Journal en juin.

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Un élève de quatrième secondaire qui échouait en français, par exemple, pouvait tout de même passer en cinquième secondaire dans cette même matière l’année suivante.

S’il réussissait ce cours, on considérait alors que l’élève avait aussi rétroactivement réussi celui de quatrième secondaire.

L’octroi des unités pour le cours échoué se faisait de manière «automatique», sans que les écoles aient à en faire la demande au cas par cas auprès du ministère.

La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) s’était opposée à cette pratique, considérée comme une façon trop répandue de «faire passer les élèves par en dessous».

Fini le «déboulage»

Or Le Journal a appris que le ministre Bernard Drainville a décidé de mettre fin au «déboulage» en 2024-2025.

Cette pratique «cessera d’être appliquée» puisqu’elle contrevient au régime pédagogique et à la loi sur l’instruction publique, peut-on lire dans une lettre transmise par le ministère de l’Éducation au réseau scolaire mercredi.

Les élèves de troisième et quatrième qui seront en échec dans certaines matières «devront prendre les moyens nécessaires pour assurer leur réussite», par des cours d’été, un examen de reprise ou en reprenant le cours échoué.

«Circonstances extrêmes»

Il sera toutefois encore possible, «de façon exceptionnelle», de faire passer un élève à un niveau supérieur malgré un échec en raison de «circonstances extrêmes» comme un «problème de santé sérieux» ou un jeune ayant vécu un «événement tragique», indique Québec.

Le centre de services scolaire devra toutefois obtenir l’autorisation du ministre avant d’aller de l’avant, comme le prévoit la réglementation en place.

Pour obtenir les unités du cours échoué, l’élève devra par ailleurs réussir aussi ce cours, et non pas seulement le cours du niveau supérieur.

Au cabinet du ministre Drainville, on précise que cette pratique «soulevait des questions».

«Le ministre a toujours dit que la réussite des élèves est sa priorité et que jamais on ne nivellerait vers le bas. C’est pour cette raison qu’après avoir posé toutes les questions sur cette pratique, il a pris la décision d’y mettre fin», a indiqué son attaché de presse, Antoine de la Durantaye.

Selon des données obtenues par une demande d’accès à l’information, le «déboulage» avait permis en juin 2023 à 513 élèves qui avaient échoué leur cours de français en quatrième secondaire d’obtenir les unités reliées à la réussite de ce cours un an plus tard, après avoir obtenu la note de passage dans leur cours de français de cinquième secondaire.