Que vous soyez un érudit de la physique quantique, un chirurgien cardiaque, un astronaute, un ancien joueur, un ancien coach... si vous êtes un maniaque de hockey, vous perdez probablement plusieurs de vos facultés cognitives quand c’est le temps de parler de hockey.
On est comme ça chez nous. C’est la même chose pour les fans des Red Sox à Boston, pour les fans des Cowboys à Dallas, pour les fans du Real Madrid à Madrid ou pour les fans des Indians de Mumbai, au cricket.
Personne n’y échappe. Dès qu’on aime, une partie de notre raison s’envole. On ne s’en rend pas toujours compte.
Et il n’y a rien de mal dans tout ça. Ça fait plaisir. On s’amuse.
C’est l’fun de s’obstiner avec son beau-frère de l’endroit où devrait être posté Nick Suzuki sur le jeu de puissance, et de dire que Martin St-Louis devrait changer ça. Pourtant, à part notre «feeling», on n’est même pas proche d’avoir les outils de Martin St-Louis pour trancher cette question.
C’est plaisant de discuter de hockey avec votre voisin qui vous dit que Joshua Roy devrait monter dans le grand club pour relancer le deuxième trio, alors que ce voisin n’a pas regardé un seul match de Joshua Roy depuis sa blessure le 19 mars l’an dernier.
C’est plus le fun que de parler de la météo, du gazon ou des circulaires.
En ce début de saison du CH, il y a différents narratifs qui se dégagent ou disons, des analyses, après quelques matchs. Ça vient des fans, du web, des lignes ouvertes, des médias, des experts, des similiexperts, du Tim Horton’s, de la Cage, etc.
Cette année, c’est que Lane Hutson doit prendre le contrôle du premier avantage numérique. Depuis quelques jours, certains réclament aussi Emil Heineman sur le deuxième trio.
L’an dernier, parmi les narratifs, il y avait que Cayden Primeau était rendu assez dominant pour avoir sa place dans la LNH, et aussi que Mattias Norlinder, version 2.0, pouvait aider l’avantage numérique du Canadien.
J’ai descendu jusqu’en 2008 pour aller retrouver quelques narratifs qui exposent très bien que les analyses d’avant ou de début de saison sont souvent fascinantes, mais souvent aussi savantes que celles que mon labrador de 5 ans, Anita, aurait faites.
2022: Très prometteur, un attaquant démontre une maturité de la LNH dans son jeu avec et sans la rondelle. C’est Filip Mesar. Un autre est tout feu tout flamme et démontre qu’il fera partie du noyau du Canadien dans l’avenir. C’est Owen Beck.
2021: L’arrivée d’un défenseur va aider le Canadien en relance et en avantage numérique. C’est Sami Niku. À souligner: un gardien est réclamé au ballottage plutôt dans l’indifférence. C’est Samuel Montembeault.
2020: Josh Anderson est la plus grande invention de tous les temps. Il patine, il frappe, il a un tir foudroyant... Personne ne semble comprendre comment il a été possible de l’obtenir si facilement.
2019: Ryan Poheling, c’est l’avenir du Canadien. Il arrive avant Nick Suzuki parmi les meilleurs espoirs. Josh Brook et Cale Fleury sont aussi deux jeunes qui risquent de briller longtemps à Montréal.
2018: C’est une année de reconstruction, mais au moins, on mise sur un jeune attaquant qui est très responsable défensivement, en plus d’avoir une vision comme les joueurs élites de la LNH. Avec lui, le CH peut rêver. On parle ici de Jesperi Kotkaniemi.
2017: Un jeune défenseur épate et risque de changer le visage de la défensive de l’équipe, c’est Victor Mete. Un autre nouveau venu est un magicien avec la rondelle. Il aura beaucoup de pression, mais deviendra le nouveau visage de l’équipe: Jonathan Drouin.
2016: Un jeune défenseur est très prometteur, mais on devrait être patient avec lui car il manque de constance, il s’agit de Mikhail Sergatchev.
2015: Le début de saison d’un joueur de centre retient l’attention alors qu’il roule à un point par match après 10 rencontres. Marc Bergevin prolonge son contrat de deux ans, à 6 M$ par année. On croit que c’est l’année où tout est possible pour, vous l’aurez deviné... Tomas Plekanec. Soulignons qu’il a ensuite marqué 10 buts durant les 72 autres matchs et qu’il a marqué 24 buts durant les 160 matchs de son contrat de 12 M$.
2014: Avec sa bonne fin de saison en 2013, tout est permis pour un attaquant de puissance que l’on voit possiblement enfin dominer. C’est Rene Bourque. Dale Weise pourrait être un joueur d’impact, pas seulement un joueur de soutien. Mike Weaver et Tom Gilbert vont stabiliser la défensive.
2013: On se demande si Max Pacioretty est vraiment capable d’être un marqueur de 30 buts à nouveau et si ce n’était pas de la chance. On croit que George Parros pourra remplir un rôle important à Montréal et on réclame au Canadien de faire plus de place à Alex Galchenyuk.
2012: Encore une fois, nous avons découvert la plus belle invention de l’histoire à Montréal. Il s’agit d’Alex Galchenyuk.
2011: Il serait temps que Carey Price performe à sa hauteur. Et P.K. Subban, on l’aime, mais pas éperdument. Il a du talent, mais il prend trop de risques. Il doit être plus constant. Soulignons que deux ans après, il remportait le trophée Norris.
2010: C’est l’année de vérité pour Price. C’est peut-être lui qu’on aurait dû échanger et garder Halak. Ryan White aura un rôle important avec l’équipe, tout comme Dustin Boyd.
2009: Ryan O’Byrne pourrait être la révélation de l’année.
2008: Un gros attaquant a réussi à faire taire tous les doutes qui existaient à son endroit, même s’il a signé un gros contrat. Il semble affamé. C’est Andrei Kostitsyn. Yannick Weber est une solution intéressante pour le jeu de puissance.
Et puis? Ça vaut quoi quand on croit détenir la vérité de La Palice après quatre matchs?
Mais la raison s'envole ! On n'apprend pas. La bêtise de regénère. J'ai donc préparé mes prédictions audacieuses pour les 32 clubs de la LNH à lire vendredi matin :)