Première entrevue pour Kamala Harris: «Il va falloir qu’elle surperforme», juge un expert

Après le succès de la convention démocrate, Kamala Harris passe jeudi soir son premier grand test avec une entrevue à CNN, où il ne serait pas seulement question des différences entre elle et Donald Trump, mais aussi entre elle et sa vision présentée en 2020. 

Désignée candidate du Parti démocrate après le retrait de Joe Biden de la course, Kamala Harris n’a pas encore eu l’occasion de se frotter à des questions des journalistes.

«C’est du jamais-vu et peut-être qu’on arrive à la fin de ce qui est franchement le festival des parties gratuites pour Mme Harris. Elle va devoir confronter des questions qui ne sont pas celles qu’elles souhaitaient», a expliqué Guillaume Lavoie, membre associé à la Chaire Raoul-Dandurand.

Elle ne fera cependant pas face à la musique toute seule puisqu’elle sera accompagnée par son colistier Tim Walz.

«Ce qui manque dans le portrait, c’est juste des entrevues avec Mme Harris qui se fait cuisiner», a avancé le spécialiste de la politique en entrevue à LCN, jeudi.

En dehors des différences avec le républicain Donald Trump, l’actuelle vice-présidente risque surtout d’être scrutée en ce qui concerne sa vision d’aujourd’hui par rapport à celle qu’elle avait en 2020 lorsqu’elle s’était présentée à la primaire démocrate.

À cette époque-là, elle avait «dit un paquet de choses pour essayer d’exister dans un parti qui tournait solidement à gauche à l’époque».

Par exemple, Mme Harris s’était prononcée en faveur d’un régime de rachat obligatoire des armes à feu ou encore se disait ouverte au définancement de la police, ce qui ne serait plus le cas maintenant.

«Il y a deux Kamala Harris et la raison pour laquelle Mme Harris s’en sort bien, c’est parce que personne n’a eu l’occasion de la questionner elle face à elle-même», a analysé M. Lavoie.

Le fait de tout miser sur une entrevue peut aussi être risqué puisque chaque mauvaise réponse peut résonner plus fort, que ce soit sur les questions d’immigration, d’économie ou encore sur sa position concernant le conflit en Israël et à Gaza.

«Il va falloir qu’elle surperforme», a soutenu l’expert, qui a rappelé que l’élection est pour l’instant «extrêmement serrée».