Poilievre, pas un as de la transparence

Même s’il a affirmé, dans l’une de ses nombreuses vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, que pour comprendre qui il est, il faut savoir d’où il vient, Pierre Poilievre n’avait pas envie d’en discuter avec Le Journal.

C’est dommage, car on connaît encore très peu celui qui jouit d’une avance de 20% dans les sondages depuis un an.

Et qu’il serait pourtant très pertinent d’en savoir davantage sur celui qui aspire à gouverner le Canada. Hélas, pour ce politicien de carrière, la transparence n’est jamais apparue comme un principe sine qua non.

Un individu effacé

De retour d’une visite dans le quartier où a grandi le chef conservateur, à Calgary en Alberta, Le Journal nous fait découvrir un individu qui rêvait dès son plus jeune âge de devenir un jour premier ministre du Canada. Un jeune homme plutôt effacé qui ne s’est pas vraiment distingué autrement.

D’ex-collaborateurs et experts soulignent que M. Poilievre devra faire attention à ne pas tomber dans le piège de l’arrogance. C’est certainement l’un des principaux dangers qui le guettent.

Après 25 ans en politique, le chef conservateur bénéficie aujourd’hui d’un contexte qui le favorise, avec l’usure du pouvoir qui plombe le gouvernement Trudeau et la popularité de son chef qui ne cesse de chuter.

Mais à mesure que l’élection approchera, il sera talonné par les journalistes et ne pourra se contenter de demi-vérités et de phrases accrocheuses.

Sortir du flou

Ce n’est pas en se faisant expulser de la Chambre des communes parce qu’il a traité le premier ministre de cinglé ou en insultant les maires à qui mieux mieux qu’il va faire avancer le pays qu’il rêvait de gouverner.

Pierre Poilievre ne fera pas non plus sa marque en s’affichant comme le détenteur du gros bon sens. Il va devoir préciser sa vision et ses intentions qui, comme sa vraie nature, continuent de baigner dans un flou artistique navrant.