Plus besoin d’aller à l’université pour faire de l’argent si l’on a un bon métier

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Un entrepreneur en construction et entretien paysager de 21 ans, qui s’enlignait pour être avocat au secondaire, ne regrette pas d’avoir finalement lancé sa PME comme bien des Québécois qui gagnent très bien leur vie en exerçant un métier en demande.

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«J’ai commencé par emprunter 20 000$ à ma grand-mère sur une marge de crédit. Je l’ai remboursée en six mois en travaillant comme charpentier», dit en souriant Jacob Grisé, 21 ans, qui a tourné le dos à la profession libérale d’avocat qu’il avait en tête avant, étant plus jeune.

«Je me suis incorporé la journée de mes 18 ans», poursuit celui qui a commencé en tondant des pelouses et développé par la suite un savoir-faire en paysagement et en construction qui l’a amené à se lancer en affaires très tôt dans la vie.

Aujourd’hui, le jeune homme dirige le Groupe Mirage sur la Rive-Sud de Montréal, avec son partenaire d’affaires Nathan Laliberté, dans la jeune vingtaine.

«Il y a de moins en moins de personnes qui veulent se salir ou faire des métiers un peu plus durs», observe-t-il avant de monter dans son camion pour rejoindre un chantier à Saint-Hyacinthe avec des travailleurs étrangers qu’il supervise.

Jacob Grisé

Jacob Grisé a pu apprendre des métiers de la construction avec de bons modèles sur des chantiers. Photo Francis Halin

Surenchère des salaires

Or, Jacob ne serait pas le seul à suivre cette voie si l’on se fie à une nouvelle étude de l’Institut du Québec (IDQ) publiée aujourd’hui, intitulée Étudier, est-ce encore si payant?

On y apprend que l’avantage salarial d’aller à l’université a chuté de 81% à 60%, entre 2017 et 2023, et que la paye de ceux avec un diplôme d’études secondaires ou moins a bondi de 10%, alors que ceux qui ont fréquenté l’université l’ont vu fondre de 3%.

«Les diplômes n’ont pas nécessairement moins de valeur, mais il y a surtout eu une surenchère des salaires dans des emplois qui requièrent une plus courte scolarité», analyse Emna Braham, PDG de l’IDQ et coautrice du rapport. Les pénuries de main-d’œuvre répétées ont provoqué ces hausses ces dernières années.

Jacob Grisé

Fournie par l'IDQ

Certain rattrapage

Cet écart salarial s’est fait deux fois plus vite chez les hommes que les femmes, en raison des métiers payants de la construction avec des salaires alléchants, comme l’a rapporté Le Journal mardi.

«Ça a donné des opportunités pour les jeunes et permis un certain rattrapage dans des métiers essentiels et trop peu valorisés, mais ça pose aussi un risque majeur: décourager certains jeunes à poursuivre des études», conclut Emna Braham de l’IDQ.

«Écourter sa scolarité, ça comporte des risques», prévient l’IDQ

Même si l’on peut gagner beaucoup d’argent sans diplôme en début de carrière, dans des métiers comme la construction, il ne faut pas pour autant bouder l’université qui peut nous enrichir à long terme, estime l’Institut du Québec (IDQ).

«L’avantage salarial d’avoir un niveau universitaire est assez faible dans la vingtaine, mais plus on avance dans notre carrière, plus l’écart se creuse. C’est trois fois plus important à la fin de notre quarantaine», prévient Emna Braham, PDG de l’IDQ et coautrice du rapport Étudier, est-ce encore si payant?

L’organisation est d’avis que les études sont souvent payantes à long terme parce qu’elles permettent aux travailleurs d’éviter de plafonner plus tard dans leur carrière.

Jacob Grisé

Fournie par l'Institut du Québec

Meilleure progression

D’après l’IDQ, le décrochage des études postsecondaires a un double désavantage: d’un côté, l’étudiant pourrait gravir les échelons moins vite, de l’autre, la société qui a payé sa formation pourrait ne pas en recueillir «entièrement les fruits».

Québec devrait donc pousser et financer plus les travailleurs qui veulent suivre une formation continue, selon l’organisation.

«Un travailleur plus scolarisé connaîtra une meilleure progression de carrière et des revenus plus élevés à long terme. Il sera également mieux outillé pour faire face aux aléas et aux transformations de l’économie, un atout majeur alors que l’économie québécoise ralentit», concluent les auteurs de l’étude.

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