Pierre Poilievre attaque «Singh le vendu» et réclame des élections en octobre

Pierre Poilievre y est allé d’une attaque frontale contre le chef du NPD, Jagmeet Singh, jeudi. Il lui demande de déchirer son entente avec les libéraux pour paver la voie à des élections générales dès le mois d’octobre.

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Cette fois, il a délaissé son adversaire habituel en la personne de Justin Trudeau pour se payer la tête de Jagmeet Singh. Il lui a déniché un nouveau sobriquet: «Sell-Out Singh» («Singh le vendu» en français).

«Monsieur Singh, je sais que vous souhaitez éviter les élections afin de pouvoir bénéficier en février de votre pension de 2,2 millions de dollars financée par les contribuables, mais il est temps pour vous de faire passer les Canadiens avant votre pension», peut-on lire dans une lettre signée Poilievre, publiée dans ses réseaux.

«Retirez-vous de la coalition coûteuse et votez la non-confiance au gouvernement en septembre afin de déclencher une élection sur la taxe carbone en octobre de CETTE ANNÉE. Sinon, vous serez à jamais connu sous le nom de “Singh le vendu”.»

À moins de deux semaines de la rentrée parlementaire, le chef conservateur s’est aussi adressé aux journalistes devant un édifice gouvernemental à Ottawa, donnant le ton à une session qui s’annonce tendue.

Lors du point de presse, il s’en est pris aussi au Bloc Québécois d’Yves-François Blanchet, «qui a voté 188 fois pour garder Justin Trudeau au pouvoir dans les votes de confiance» et à Justin Trudeau, qui «ne va jamais quitter [son] poste et doit être congédié».

Déchirer l’entente, c’est «sur la table»

«Quitter l’entente a toujours été et sera toujours sur la table pour Jagmeet Singh», a martelé le chef adjoint du NPD, Alexandre Boulerice, dans une déclaration écrite.

Ce dernier accuse Pierre Poilievre de vouloir gagner des élections pour «couper dans les soins de santé, les pensions et l’assurance-emploi pour donner plus aux grandes entreprises et aux PDG» et «s’assurer que l’assurance médicaments ne soit pas mise en place cet automne pour protéger les grandes compagnies pharmaceutiques».

«Nous sommes fondamentalement en désaccord: couper dans les services fera mal aux gens, ça ne les aidera pas», affirme le député de Rosemont—La Petite-Patrie.

Lors d’un accrochage avec un journaliste de «Radio-Canada», M. Poilievre n’a pas indiqué s’il allait annuler le nouveau programme fédéral qui rendra gratuits les contraceptifs pour les femmes et les médicaments pour le diabète.

De toute façon, ce programme n’est toujours pas en place, a-t-il rétorqué.

Ce n’est pas un hasard si M. Poilievre a Jagmeet Singh dans le viseur: les conservateurs espèrent ravir un segment du vote populaire aux néo-démocrates dans certains coins du pays, comme dans le nord de l’Ontario, par exemple.

Après avoir surpris tout le monde en battant les libéraux dans l’élection partielle à Toronto à la fin juin, les conservateurs souhaitent maintenant ravir la circonscription de Elmwood-Transcona, à Winnipeg, laissée vacante après le départ du néo-démocrate Daniel Blaikie.

Dans le contexte actuel, cette élection partielle prévue au 16 septembre ne laisse personne indifférent, pas même Justin Trudeau, qui était de passage à Winnipeg pour s’adresser à des syndicats, pas plus tard que mercredi.

Au niveau national, les sondages se présentent bien pour les troupes de M. Poilievre. Un sondage Léger publié jeudi pour le National Post leur donne 43% des intentions de vote. Au contraire, le NPD a perdu 5 points pendant l’été et n’a plus que 15% d’appuis. Les libéraux, eux, sont à 25%.

Plus de détails à venir.