Un propriétaire de la Mauricie a été condamné à verser 11 000$ à son locataire pour l’avoir «traité comme un animal» en lui coupant l’électricité et l’eau durant plus d’un an pour s’en débarrasser.
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«Le locataire ne pouvait se laver, aller à la toilette ou se préparer de la nourriture. Il allait faire ses besoins dans le bois ou dans des sacs. [...] Il a été contraint de vivre dans des conditions inhumaines», déplore la juge Brigitte Morin, du Tribunal administratif du logement (TAL).
Dans son récent jugement, on apprend que Pascal Léveillé a vécu un «véritable enfer» de février 2024 à mars 2025 dans un logis de Trois-Rivières. Son immeuble de 30 appartements, situé sur la rue Saint-Olivier, appartient à Pierre Papillon via son entreprise Gestion Saint-Félix Inc.
Le locataire possédait un bail verbal depuis 2023. Sa qualité de vie a toutefois piqué du nez depuis que M. Papillon a acheté le bâtiment en 2024. Pascal Léveillé a également été contraint de vivre sans chauffage, avec une infestation de coquerelles et un réfrigérateur brisé.
«Comment vivre décemment sans avoir le minimum requis? Nul doute que le locataire a vécu une situation hors du commun, il dit avoir vécu comme un animal», écrit la magistrate.
Victime de stress post-traumatique
La juge Morin a révélé que le locataire souffre désormais d’une dépression majeure et d’un syndrome de stress post-traumatique, selon un rapport médical de janvier 2025.
«À cet égard, il témoigne que son état mental était au plus bas depuis les nombreuses tentatives du propriétaire de lui faire quitter son logement, relate le TAL. [...] Il pleurait toutes les fois qu’il rencontrait [son intervenant social]. Il ne sortait plus et était envahi d’une grande tristesse. Il a perdu sa fierté et sa dignité.»
Pour ces motifs, le Tribunal a finalement condamné l’entreprise de Pierre Papillon à payer 11 000$ en dommages à son locataire et à lui fournir un réfrigérateur fonctionnel.
«Le propriétaire a tenté de se faire justice et a choisi de ne pas suivre la voie légale afin que le locataire quitte pendant un certain temps le logement», dénonce Mme Morin.
«On n’est pas du mauvais monde»
Pierre Papillon confirme au Journal qu’il compte faire appel du jugement puisque «la juge n’a pas compris toute la situation».
«Nous autres, on n’est pas du mauvais monde. Il paraît que tout a été fait [pour l’aider]. On n’est pas à notre première situation particulière», mentionne au téléphone l’homme de 55 ans.
Vidéo de Pierre Papillon annonçant qu’il participe à un week-end avec des investisseurs immobiliers:
M. Papillon ajoute que le chauffage et l’électricité ont été fermés en raison notamment de travaux dans l’immeuble. Toutefois, selon le TAL, «aucun avis n’a été transmis au locataire afin d’effectuer les travaux» comme l’exige la loi.
Martine Aubry, avocate du locataire, affirme que les conditions de vie infligées à son client «n’ont pas lieu d’être en 2025».
«Avec l’augmentation du prix des loyers et depuis la COVID-19, de plus en plus de propriétaires qui n’ont pas froid aux yeux n’hésitent pas à couper l’électricité par exemple. Surtout avec les locataires plus vulnérables», constate Me Aubry.
Notre demande d’entrevue avec M. Léveillé est restée sans réponse cette semaine.
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