Pas si vite, le .05

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La Société de l’assurance automobile estime que d’abaisser le taux d’alcoolémie permise sur la route à .05 serait une mesure «porteuse» et réduirait le risque d’accident. La pression est forte sur le gouvernement, mais avant de l’appliquer partout au Québec, il faudrait au moins favoriser la mise en place d’une meilleure offre de transport à l’extérieur des grandes villes.

Depuis le début de l’année, alors que la ministre Geneviève Guilbault tenait des consultations sur sa réforme du Code de la sécurité routière, l’opposition officielle et des experts ont plaidé pour que le Québec emboîte le pas aux autres provinces canadiennes.

L’Institut national de la santé publique, le CAA Québec, notamment, demandent que la limite soit abaissée de .08 à .05.

Cette semaine, un avis de la SAAQ, en réponse à la recommandation d’un coroner, a été révélé au grand jour, d’abord par Le Devoir.

La SAAQ soutient que l’introduction de sanctions administratives à partir d’un taux d’alcoolémie de 50 mg ou plus permettrait de sauver de trois à neuf vies chaque année.

Ça fait réfléchir, sans aucun doute.

Elle se base sur quelques études pour lancer cette affirmation, notamment celle du chercheur de l'université de Montréal Étienne Blais, publiée en 2015, qui avait analysé les données de 1987 à 2010 au Canada.

La société d’État précise toutefois qu’il est «très difficile» de connaître le nombre d’accidents avec blessé impliquant des conducteurs ayant un taux d’alcoolémie entre .05 et .08.

On comprend la réticence du gouvernement Legault.

Les caquistes peu enclins

On sait déjà que plusieurs députés caquistes ont fait connaître leur opposition en caucus.

Ça ne veut pas dire qu’ils ont peu de respect pour la vie humaine.

Le risque zéro n’existe pas.

Des conducteurs de plus petite taille, par exemple, pourraient légèrement dépasser le taux de .05 après avoir bu deux verres, sans constituer un danger pour autrui en rentrant à la maison.

Dans bien des régions, avec peu de transport collectif et de services de taxi, des Québécois se sentiraient trop à risque et couperaient dans les sorties.

Des élus caquistes craignent qu’on leur reproche de vouloir «contrôler la vie des gens».

Et ils ont aussi peur des impacts économiques.

Le sujet est sensible, mais c’est un fait, la réalité des régions n’est pas la même.

À Montréal, les taxis et Uber pullulent dans les rues et les citoyens peuvent rentrer en métro quasi en tout temps.

Impacts

La SAAQ propose des amendes de 300$ à 600$ pour ceux qui se feraient prendre avec un taux entre .05 et .08.

Les fautifs devraient ensuite payer une note plus salée en renouvelant leur permis de conduire, en payant leur immatriculation et leur assurance.

La pénalité financière se multiplierait et se répercuterait sur quelques années.

Des sources gouvernementales assurent qu’il n’y a aucune remise en question des avis scientifiques, mais qu’une décision changeant à ce point la vie des citoyens doit être prise en tenant compte de plusieurs aspects.

Par ailleurs, un changement de culture quant à la consommation d’alcool a été observé au Québec, déjà.

À l’inverse, les comportements dangereux et agressifs au volant sont en hausse.

Ce n’est pas pour rien que les députés du Parti Québécois ont préféré ne pas se mouiller, jeudi, et se sont abstenus lors du vote sur une motion libérale en faveur du .05.

Ils ont patiné pour expliquer leur absence de position.

Visiblement, la perspective d’une prise du pouvoir dans deux ans les incite à ne pas se mettre les Québécois des régions à dos.

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