Pas facile de travailler en français à Ottawa, même quand on est ministre

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OTTAWA | Une ministre québécoise du cabinet Trudeau a dû insister et bousculer l’appareil fédéral pendant des années afin de s’assurer de pouvoir travailler dans sa langue. 

Lorsque Marie-Claude Bibeau a pris la tête du ministère de l’Agriculture à Ottawa, elle a provoqué une petite révolution dans ce département, qui n’avait jamais opéré dans une autre langue que l’anglais.

«Je dis souvent à la blague que ce n’est pas le fait que j’étais la première femme qui a été un traumatisme, mais que j’étais la première francophone, parce que le ministère de l’Agriculture n’avait jamais travaillé en français», lance Mme Bibeau, aussi députée de Compton—Stanstead, dans les Cantons-de-l’Est.

Bousculer les codes

Dès la première rencontre avec les hauts fonctionnaires de ce ministère qu’elle a géré pendant quatre ans, le message est lancé: dorénavant, tout se passera en français.

«Ça les a bousculés, il a fallu qu'ils se réorganisent», souligne-t-elle.

La ministre Bibeau s’est vite rendu compte que les hauts fonctionnaires avec qui elle travaillait n’étaient pas tous réellement bilingues, même si leur poste exigeait cette compétence linguistique du bilinguisme.

«Ils sont tous censés avoir passé leur classe [de français], raconte-t-elle. Alors, pour moi, j’en faisais un point d’honneur, même si des fois je ne comprenais pas toujours parce que le niveau de langue était insuffisant.»

Mais la ministre Bibeau sentait qu’elle avait la responsabilité d’insister pour que ces rencontres se déroulent en français.

«S’il fallait que la ministre dise: “OK, vas-y en anglais”, cette personne-là, je l’aurais découragée à jamais, dit-elle. Ça fait neuf ans que je me fais un point d’honneur de ne pas accepter ça. Donc, des fois, c’est plus pénible, c’est un peu plus long, mais je me fais un point d’honneur de persister.»

«Tu parles en français»

Marie-Claude Bibeau est une vétérane du cabinet Trudeau, elle qui a été à la tête du ministère du Développement international de 2015 à 2019, avant d’être nommée à l’Agriculture pour finalement aboutir au Revenu national, l’été dernier.

Son avenir politique demeure incertain à l’heure actuelle, alors qu’elle lorgne la mairie de Sherbrooke.

Lorsque de nouveaux collègues francophones se greffaient à la grande table des décisions, Mme Bibeau s’assurait de leur dire qu’ils avaient une responsabilité de parler en français durant les rencontres du cabinet des ministres.

«Je me souviens très bien quand Steven Guilbeault est arrivé la première fois. Il avait fait une première intervention en anglais. Puis, je suis allée le voir, je lui ai dit: “Non, non, non, Steven, tu parles en français au cabinet. Sinon, dans un rien de temps, on va s’apercevoir que tout le monde parle en anglais.”»

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