Octroi d’énergie: les entreprises québécoises seront favorisées

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Après avoir avantagé les multinationales étrangères, Québec veut renverser la vapeur en octroyant de l’énergie aux PME et aux entreprises d’ici.

Comme l’a réclamé le PDG d’Hydro-Québec, la nouvelle super ministre de l’Économie et de l’Énergie veut rééquilibrer l’écart qui s’est creusé entre des entreprises étrangères et les compagnies québécoises.

Christine Fréchette planche sur une méthode pour octroyer de l’énergie verte aux entreprises québécoises, après le choix de son prédécesseur de miser sur les grandes entreprises étrangères, a appris notre Bureau parlementaire. Les nouveaux développements énergétiques d’Hydro-Québec devraient permettre à la ministre d’effectuer ce virage.

La ministre semble ainsi donner raison au PDG d’Hydro-Québec, Michael Sabia, qui a reproché au gouvernement Legault d’avoir offert «beaucoup» d’énergie à faible prix aux multinationales étrangères, au détriment des entreprises d’ici.

«Je pense qu’il faut rebalancer les choses», a-t-il affirmé lors de l’ouverture de l’étude du projet de loi 69 sur l’avenir énergétique du Québec.

Participation

La ministre est consciente de ce déséquilibre, signale une source près du dossier.

C’est l’ex-ministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, qui a créé cet écart afin de mettre absolument sur pied la filière batterie. Le ministre démissionnaire voulait attirer de gros joueurs comme Nortvolt, car des entreprises du genre ne se trouvaient pas sur le territoire.

Il a réservé des centaines de mégawatts d’énergie propres à bas prix pour ces multinationales étrangères, ne laissant que des miettes pour les compagnies d’ici.

Or, sa successeure souhaite maintenant impliquer plus largement les PME et les entreprises québécoises dans la décarbonation, la croissance économique et la filière batterie, a-t-on appris.

De nombreuses entreprises québécoises ont comme objectif de réduire leurs émissions afin d’aider à la décarbonation du Québec. Cependant, plusieurs sont frustrés de s’être fait refuser l’octroi de blocs d’énergie dans les derniers mois (voir plus bas).

Équilibre

À l’Assemblée nationale mercredi, Mme Fréchette a d’ailleurs admis vouloir trouver «un point d’équilibre» dans l’octroi d’électricité auprès des entreprises étrangères et les compagnies québécoises. Les entreprises devront faire des demandes auprès du gouvernement et d’Investissement Québec.

«On va le faire sur la base de nos critères rigoureux», a subtilement avancé Christine Fréchette durant la période de questions.

Il est «important d’assurer un équilibre entre les entreprises québécoises et étrangères» que le gouvernement accompagne, a-t-elle déclaré.

Rappelons que la société d’État veut investir rapidement plus de 150 G$ pour doubler sa capacité de production afin que le Québec atteigne la carboneutralité d’ici 2050. L’adoption du projet de loi permettra à Hydro-Québec d’entamer cet immense chantier.

Bombardé de questions par l’opposition libérale, le premier ministre a pesté qu’il souhaite développer les entreprises d’ici, mais que son premier objectif «est d’enrichir les Québécois». La députée Marwah Rizqy a accusé le gouvernement Legault de ne pas avoir été nationaliste en avantageant les entreprises québécoises au détriment des PME.

Dans son plan d’action, Hydro-Québec espère des investissements en énergie de 75% pour la décarbonation du Québec et de 25% pour la croissance économique.

Les industries frustrées, les PME fâchées

Le président de l’Association québécoise des consommateurs industriels d’électricité signale que ses membres sont «frustrés». Plusieurs se sont fait refuser des blocs d’énergies voués à décarboner leurs installations, a confirmé Jocelyn B. Allard à l’Assemblée nationale mercredi.

Durant son mandat, le ministre démissionnaire Pierre Fitzgibbon a multiplié l’octroi de mégawatts à des industries étrangères, principalement pour la filière batterie, par exemple pour l’entreprise suédoise Nortvolt.

Cette décision a déplu au secteur industriel déjà implanté au Québec, a dénoncé Jocelyn B. Allard.

«Plusieurs des membres ont eu des frustrations de voir des blocs qui ne leur étaient pas attribués. Pour faire des projets de décarbonation, pour atteindre les objectifs de décarbonation, et remplacer du gaz naturel par de l’électricité», a-t-il affirmé. «Ça devient vraiment difficile.»

De plus, si le gouvernement Lagault décide d’indexer les tarifs d’électricité du secteur industriel, il nuira fortement au cœur économique de plusieurs régions du Québec, croit-il. 

Fin des «cadeaux»

Par ailleurs, la ministre Fréchette compte indexer les tarifs d’électricité patrimoniaux pour le secteur industriel. Selon elle, il s’agit d’un «cadeau». 

Il est temps que le secteur industriel paie «la juste valeur» de l’énergie du Québec, dit-elle.

Jocelyn B. Allard estime quant à lui que l’ex-ministre Pierre Fitzgibbon avait raison: le secteur industriel subventionne déjà les tarifs résidentiels.

«Nous, on a besoin que nos coûts soient compétitifs par rapport à nos concurrents qui se trouvent ailleurs dans le monde», a-t-il mentionné, soutenant que des usines pourraient décider de moderniser leurs installations ailleurs qu’au Québec si le bloc patrimonial est indexé.

Les tarifs politisés

De son côté, le vice-président de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, François Vincent, se désole que le gouvernement politise la question des tarifs. «C’est ça qui est triste», a-t-il déclaré.

Il estime que c’est déjà les PME qui paient «pour tout le monde» afin de garder «les bas tarifs résidentiels» et «les bas tarifs des multinationales.»

«Quand le premier ministre dit que ce sont les entreprises qui vont payer, il devrait dire la vraie chose, c’est la petite et moyenne entreprise qui va ramasser le plus gros de la facture», a-t-il souligné.«On n’est pas content. Il y a de bonnes choses dans le projet de loi. Maintenant, on ne règle pas l’essence même de l’interfinancement.»

Il y aura des conséquences néfastes pour les PME, dit-il. «Ça va faire exploser la facture de tarif d’électricité [...] Ça va juste faire en sorte de complexifier la vie de nos créateurs d’emplois partout au Québec.»

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