«Je sais pas si je vais déménager, ou rester là»
Cette chanson archiconnue de Pauline Julien, Justin Trudeau, dans les faits, ne se l’est jamais chantée en 2024.
Une majorité de Canadiens et de chroniqueurs était pourtant convaincue de le voir quitter le navire libéral avant les élections de 2025 pour cause d’impopularité tenace.
Or, le premier ministre n’a pas bougé d’un pouce. C’est là, je crois, le fait le plus déterminant de l’année politique au fédéral.
Son désir d’affronter Pierre Poilievre, son adversaire conservateur, jusque dans l’arène de la campagne électorale n’a jamais flanché.
Le coup de tonnerre signifié à la mi-décembre par la démission-choc de Chrystia Freeland, ministre des Finances, changera-t-il cette donne?
Des élections? Pas tout de suite, s’il vous plaît
Jagmeet Singh, chef du NPD, a déchiré brutalement son entente avec Justin Trudeau qui devait soutenir le gouvernement minoritaire libéral jusqu’en 2025. M. Singh a quand même terminé l’année en s’assurant de ne pas provoquer des élections.
Pourquoi? Les coffres de son parti sont dégarnis. Au sein de ses troupes, son leadership est aussi chambranlant. Bref, Jagmeet Singh est un chef en sursis.
Avant leur séparation, il aura néanmoins obtenu des libéraux de nouveaux programmes sociaux majeurs – incluant une assurance dentaire ciblée.
Le retour du cauchemar Trump
En fin d’année, face au retour de Donald Trump à la Maison-Blanche et à sa menace d’imposer au Canada des tarifs douaniers de 25 %, M. Trudeau a fait un «bon coup diplomatique» en se valant une invitation à souper à Mar-a-Lago avec Trump et toute sa cour.
Un discours subséquent du premier ministre où il qualifiait la défaite de Kamala Harris de recul pour les femmes lui a toutefois valu une volée de bois vert d’Elon Musk – le bras droit multimilliardaire de Trump.
C’est quoi, ça, l’intérêt national?
Dans cette même saga canado-américaine, Pierre Poilievre a refusé d’appuyer Justin Trudeau pour faire en sorte que le Canada puisse parler d’une seule voix face à Trump.
Égal à lui-même, il a préféré accuser Trudeau de tous les maux en immigration et dans la gestion des frontières. Ce faisant, il a préféré ses intérêts partisans à l’intérêt national.
Pour un premier ministre en attente, c’est peu édifiant. Son attitude hyper partisane lui vaudra-t-elle de perdre quelques plumes dans les prochains sondages? Réponse en 2025.
Petit Bloc ira loin
Le chef bloquiste, Yves-François Blanchet, est tout simplement rayonnant de bonheur. Les sondages sont excellents pour le Bloc Québécois.
Tellement qu’il pourrait même rafler l’opposition officielle en 2025, tout comme Lucien Bouchard l’avait fait en 1993 à la surprise générale.
Seul bémol: s’il réussissait son coup et qu’il était face à un gouvernement conservateur fortement majoritaire, son rapport de force à la Chambre des communes risquerait de fondre comme neige au soleil.
À l’opposé, si le Parti Québécois prenait le pouvoir en 2026 avec la promesse d’un référendum – un gros «si» pour le moment –, le Bloc redeviendrait le fer de lance du mouvement souverainiste au fédéral. À suivre...