Les Hells Angels sont toujours en perte de vitesse

Incendies criminels, fusillades, meurtres, tentatives de meurtre, vols de drogue, et j’en passe. Malgré l’Opération Scandaleux, les intérêts des Hells Angels (HA) sont toujours attaqués, principalement les chapitres Québec City, Trois-Rivières (Saguenay) et Nomad Nouveau-Brunswick (Sherbrooke).

Pour faire une histoire courte, depuis l’été 2023, un conflit oppose les Hells à un de leurs ex-alliés, un certain Dave Turmel qui serait à la tête du groupe Blood Family Mafia (BFM). On les appelle dans le langage policier des relations motards. Je préfère les nommer des indépendants.

Ces personnes ne font pas partie de la machine des Hells et ne sont pas impliquées dans des groupes affiliés, anciennement nommés les clubs-écoles. En fait, elles sont dans le réseau sans être dans l’organisation en tant que telle. Ce sont des indépendants qui blanchissent l’argent de la drogue, la revendent et s’adonnent à d’autres activités criminelles.

L’autre partie prenante dans cette histoire est celle que l’on nomme communément les gars de Montréal. Autrement dit, des gars de gangs. Intéressant, d’associer Montréal aux gangs.

Il faut savoir que ces gars de Montréal ne sont pas forcément impliqués dans DES GANGS, mais font plutôt partie d’un groupe bien spécifique que je ne nommerai pas. Je risque de leur faire plaisir, car ces gars veulent qu’on parle d’eux. Ils veulent que le nom de leur groupe sorte dans les médias.

Pourquoi? Le fameux capital symbolique.

Dans le milieu criminel, ce capital vaut son pesant d’or. Il est celui qui fait régner la terreur dans les rues de Montréal à Québec. Il permet de renforcer les capitaux économique et social. Il favorise le recrutement des membres, le renforcement des alliances, l’élimination des ennemis sans combat et l’augmentation des finances.

C’est ce capital symbolique que BFM a réussi à renforcer depuis l’été 2023.

Yes, we can!

On me dit souvent: «Mais ce Dave Turmel, c’est un gars sans envergure. Comment a-t-il pu tenir tête aux HA?».

C’est la beauté de la chose.

Un jeune indépendant qui se rebelle et résiste à cette grosse organisation, cette multinationale du crime.

Un événement et tout se déglingue. Tout devient possible. Le géant en est un de papier.

Les gars de BFM et leurs alliés, ces fameux gars de Montréal, se disent alors: «Yes, we can! On peut mettre à mal ce géant de papier qui nous taxe 10% en roulant les mécaniques.»

Ils attaquent donc leurs points faibles: les indépendants. Ceux qui ont des allégeances volatiles, basées sur des intérêts pécuniaires plutôt que de cœur et d’amitié.

Un simple battement d’aile d’un papillon et tout change.

Le géant a peur

Il faut reconnaître que l’Opération Scandaleux n’a rien fait pour redorer l’image des Hells. Disons que dans la rue, leur capital symbolique en a pris un sacré coup.

Dans l’écosystème criminel, comme dans toute chose, tout est une question d’équilibre des forces et cela passe aussi par le capital symbolique.

Si un groupe perd la face publiquement, il risque de devenir une cible facile. Le respect est la base de tout dans ce milieu. Tu perds le respect... Tu perds ta vie.