Les cavernes sportives, que les anglophones appellent affectueusement «man caves», sont de plus en plus populaires. Les amateurs et amatrices de sports sont prêts à tout pour faire de leur sous-sol une pièce d’anthologie où il fait bon se rassembler pour exposer son amour à l’endroit de son équipe préférée, peu importe la discipline.
Le Journal a effectué une tournée dans quelques villes de la province, à la recherche de quelques trésors cachés et est tombé sur de véritables perles que vous vous ferez un plaisir de découvrir.
Un passage dans l’impressionnant sous-sol de «Sunny» Peetush, à Saint-Lazare, permet d’abord de voir d’innombrables objets aux couleurs du Canadien de Montréal, mais c’est aussi de plonger dans des discussions animées avec un partisan aux opinions tranchées.
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Peetush croit donc dur comme fer que le Tricolore ne remportera pas la 25e coupe Stanley de son histoire avant au moins 2031.
«Quand P.K. Subban a été échangé [en juin 2016], j’ai prédit que le Canadien ne gagnerait pas la coupe Stanley avant au moins 15 autres années, indique-t-il, partageant sa propre théorie reliée à une quelconque malédiction. Ce jour-là, je suis aussi devenu l’ennemi public numéro un de Marc Bergevin.»
Évidemment, Bergevin a depuis été congédié de son poste de directeur général et Peetush a passé l’éponge pour continuer d’encourager le Tricolore sous la gouverne de Kent Hughes et du vice-président directeur des opérations hockey, Jeff Gorton.
«Je n’ai jamais vraiment été fâché contre le Canadien de Montréal, j’avais davantage de la colère contre l’administration de l’époque», explique le partisan.
«Je ne dirais pas que c’est un amour inconditionnel, ajoute-t-il. J’ai été fâché à quelques reprises par le passé, quand Patrick [Roy] a été échangé ou quand ç’a été au tour de P.K, mais je suis resté. À chaque fois, ç’a toutefois pris un peu de temps pour que je retrouve l’amour de mon équipe.»
Une cave aux trésors
Âgé de 46 ans, Peetush est un véritable passionné, comme le prouvent ses nombreux trésors à l’effigie du Canadien répartis dans sa cave sur environ 2600 pieds carrés. Le partisan tient d’ailleurs le compte Instagram «habscave», qui compte quelque 65 000 abonnés.
«J’avais une entente avec ma femme que ça ne devait pas dépasser le sous-sol, mais un jour où elle n’était pas là, j’ai triché et j’ai décoré la descente d’escalier», confie-t-il en riant.
Au-delà des éléments décoratifs, qui vont d’une machine à boules à une borne d’arcade en passant par une table de billard et une boule de quilles avec le logo du CH, Peetush possède plusieurs objets de collection. Il y a ces deux petites coupes Stanley ayant appartenu à Yvan Cournoyer. Plus loin, un vieux trophée qui faisait autrefois partie de la collection personnelle de Maurice Richard.
«Ça devient un beau défi pour ma famille et mes amis de me trouver un cadeau», convient Peetush.
Ça part avec Slafkovsky!
L’ultime cadeau ne serait-il pas que le Canadien gagne une coupe Stanley avant 2031?
«Chose certaine, ça risque de prendre encore plusieurs années, prédit Peetush. Pour moi, la reconstruction a vraiment commencé quand [Juraj] Slakfovsky a été repêché avec le premier choix au total en 2022.»
Il s’agissait là, évidemment, du premier repêchage du Canadien avec Hughes à titre de directeur général.
Des moments à partager
Le sous-sol de Sunny Peetush est complet, mais il y aura toujours de la place pour accueillir chez lui des joueurs actuels ou d’anciens porte-couleurs du Canadien de Montréal. Le partisan en est venu à collectionner des moments précieux à partager avec ses héros.
«Il n’y a plus vraiment un objet ou une pièce de collection que je cherche, c’est rendu que j’ai énormément d’affaires, des items autographiés, des photos, dit-il. Ce sont vraiment des rencontres, des moments ou des souvenirs avec des joueurs que je collectionne maintenant parce qu’il n’y a aucun prix pour ça.»
Peetush note au passage avoir développé une profonde amitié avec Chris Nilan tandis que Gilbert Dionne a même sa propre chambre à coucher à la maison.
«De parler avec Chris Nilan pratiquement chaque matin, de pouvoir inviter d’anciens joueurs ici et que Gilbert Dionne, par exemple, reste à dormir à la maison, pour moi, ça représente des moments privilégiés [qui ont] une valeur inestimable», indique le grand partisan du Canadien et du gardien Patrick Roy.
Une anecdote de Denis Savard
Si Roy n’a jamais mis les pieds chez lui, Peetush chérit notamment cette fois où Denis Savard, dans son sous-sol, a partagé un intéressant souvenir avec lui de la conquête de la coupe Stanley de 1993.
«Savard, qui covoiturait régulièrement avec Roy pendant les séries en 1993, m’a raconté une conversation qu’il avait eue avec Patrick en se rendant à l’aréna. En lui demandant s’il était nerveux à l’idée que Wayne Gretzky fasse partie de l’autre équipe, Patrick avait répondu à Denis de ne pas s’en faire et que c’était impossible qu’il perde quatre fois contre Kelly Hrudey dans une série 4 de 7.»
Encore dans les derniers mois, c’est l’attaquant Michael Pezzetta qui est allé faire un tour chez Peetush alors que le partisan a grandement aidé le moustachu dans sa collecte du «Movember».