Le Bloc Québécois plus fort que jamais... ou presque

Un sondage Léger le confirme: à 36% d’appuis, le Bloc Québécois est fort. Mais l’est-il suffisamment?

L’important dans les sondages est la tendance. En hausse de 6% en un mois, celle du Bloc est très bonne. À ce niveau, il dépasse ses scores des deux dernières élections, qui étaient plutôt de 32%. Il peut espérer remporter de nouvelles circonscriptions, comme Sherbrooke et Brome-Missisquoi. Après tout, dans la liste de ses 20 prochaines circonscriptions prenables, LaSalle-Émard-Verdun figurait sans doute au 21^e rang et pourtant il vient de la remporter! La stratégie consistant à prioriser la hausse des pensions des aînés de 65 à 74 ans, portée brillamment par la députée Andréanne Larouche, semble fonctionner.

Est-ce que cela signifie que le Bloc connaîtra un grand succès aux prochaines élections? Cela dépend du sens donné à cette élection. 

S’il s’agit de déterminer qui est le mieux placé entre le Bloc et les conservateurs québécois pour défendre les intérêts du Québec dans l’optique d’une prise du pouvoir par Pierre Poilievre, il est probable que le Bloc tire son épingle du jeu. Non seulement il pourrait augmenter son nombre de députés, mais advenant un gouvernement conservateur minoritaire, il pourrait avoir la balance du pouvoir. 

Et lorsque le gouvernement est minoritaire, le Bloc est plus influent si ce gouvernement est conservateur, car les conservateurs ne peuvent pas compter sur un allié naturel parmi les autres partis d’opposition, comme les libéraux peuvent compter sur le NPD.

Cependant, si cette élection fédérale devait avoir un sens préréférendaire, comme celle de 1993 qui était la première période de trois (avec l’élection québécoise et le référendum), alors un score de 36% apparaîtrait insuffisant par rapport à celui de 49% de cette élection de 1993.

Le Bloc est fort. Mais il lui reste encore beaucoup de travail à faire s’il veut que sa victoire rende probable un prochain référendum gagnant.