Lane Hutson: on n'est pas les seuls à s’exciter le poil des jambes

Pas une journée ne passe depuis le début du camp d’entraînement sans que le nom de Lane Hutson soit au centre des discussions. Et pour cause. Malgré ses 20 ans, le défenseur est un véritable phénomène.

La saison est encore jeune. Les adversaires du Canadien ne le connaissent pas et le poids des voyages et du long calendrier n’a pas encore commencé à se faire sentir. Néanmoins, il y a longtemps, dans le camp du Tricolore, qu’on n’a pas vu un athlète avoir un impact aussi immédiat à un aussi jeune âge.

P.K. Subban est possiblement le dernier. Il avait connu de bonnes séries au printemps 2010 après avoir disputé deux matchs de saison régulière en février. Et encore là. Subban avait la touche spectaculaire, mais il n’a pas établi un record d’équipe comme vient de le faire la recrue: six mentions d’aide lors des cinq premiers matchs de sa carrière.

La marque précédente de cinq appartenait à John Chabot et à Joel Hanley. On est loin de parler de la même catégorie de joueurs.

Hutson est dans une classe à part. Il s’en trouverait sans doute pour remettre cette affirmation en question si les comparaisons venaient des membres de la confrérie journalistique ou des partisans. Mais on n’est pas les seuls à s’exciter le poil des jambes.

Des flash-back de Stamkos...

L’impact d’Hutson sur son équipe n’est pas sans rappeler, pour Martin St-Louis, celui qu’a eu une future vedette de la LNH avec le Lightning de Tampa Bay.

«Quand j’avais 33 ans, j’ai vu un Steven Stamkos de 18 ans arriver. Ce ne fut pas aussi immédiat, en raison de la façon dont ils l’utilisaient à ce moment, a raconté l’entraîneur-chef du Canadien, après le match de samedi soir. Mais un peu plus tard dans la saison, il a marqué un tour du chapeau. À partir de ce moment, on a su qu’il allait marquer un paquet de buts dans la LNH.»

Non, les débuts de Stamkos n’avaient pas été aussi fructueux que ceux d’Hutson. Réchauffant le banc plus souvent qu’à son tour sous les ordres de Barry Melrose, il avait dû patienter huit matchs avant d’obtenir son premier point et un de plus avant de marquer son premier but.

«Il n’est pas prêt pour la LNH», avait déclaré Melrose, congédié après le 16^e match de la saison.

Le reste appartient à l’histoire.

«On était excité d’avoir cette arme, a mentionné St-Louis, toujours à propos de Stamkos. La constance de Lane et le fait de voir qu’il peut défendre, que ce n’est pas seulement un spécialiste de l’attaque massive, qu’il aime avoir la possession de la rondelle à cinq contre cinq, ça excite les gars.»

... et d’un finaliste du Calder

David Savard, qui joue à la droite du jeune homme depuis l’arrivée de celui-ci avec l’équipe lors du 81^e match de la dernière campagne, est aux premières loges pour apprécier l’étendue de son talent.

Il voit des similitudes entre l’adaptation rapide d’Hutson et celle de Zach Werenski, l’un de ses partenaires à l’époque où il défendait les couleurs des Blue Jackets de Columbus.

«C’est ce qui se rapproche le plus de lui. À sa première saison, Werenski avait connu d’excellents moments avec nous», a souligné le Maskoutain.

Tellement que Werenski, frais sorti des rangs collégiaux américains après deux ans, comme Hutson, avait été finaliste au titre de recrue de l’année.

«La saison est encore longue, mais c’est plaisant de voir la façon dont Lane est parti. C’est le fun d’avoir un jeune qui a un impact dès le départ, a soutenu le vétéran du Canadien. On va continuer de l’épauler pour l’aider à atteindre son potentiel.»

Un potentiel qui semble assez élevé, merci.