Une des grandes réussites de la propagande russo-chinoise est que le dénigrement des démocraties commence à s’emparer des habitants des démocraties.
Un phénomène similaire avait ravagé, il y a une cinquantaine d’années, la Chine et la Russie. Les dirigeants soviétiques et chinois avaient eux-mêmes perdu confiance dans le communisme. Avec raison, puisque ces régimes avaient dérivé vers le totalitarisme et qu’ils étaient devenus très inefficaces.
On connaît la suite. Le régime chinois passera à un cheveu de s’effondrer en 1989 et le régime soviétique tombera peu après.
Malheureusement, ni la Russie ni la Chine ne sont devenues des démocraties. Au contraire, la Chine de Xi Jinping a placé les Chinois sous une surveillance cybernétique délirante, qui le rapproche de l’ère maoïste. En Russie, Vladimir Poutine est en train d’instaurer une terreur qui rappelle les années de Staline.
Auparavant, l’Union soviétique de Staline ou la Chine de Mao avaient le plus grand mal à rejoindre les populations des pays démocratiques. Elles y parvenaient tout de même à travers les partis communistes de ces pays ou grâce aux intellectuels politiquement nigauds à la Jean-Paul Sartre.
Manipulation facile
Mais, aujourd’hui, les appareils de propagande russes et chinois manipulent avec facilité une partie de l’opinion publique des démocraties.
Les nouveaux vecteurs de la propagande russo-chinoise sont les réseaux sociaux. Ce sont aussi les journaux des diasporas chinoises et russes. Ce sont les médias de ces régimes qui le plus souvent sont accessibles à tous.
Il se trouve donc dans les courriers des lecteurs des médias des lecteurs qui de bonne foi attaquent la démocratie, la comparent désavantageusement aux autres régimes politiques, en oubliant que la démocratie demeure la seule forme de gouvernement à permettre une certaine justice et une certaine liberté d’expression.
Perfectibles, les démocraties? Certainement. Mais pas au point de leur préférer les autres formes de régime politique. Ni non plus de sombrer dans l’antiaméricanisme primaire.
Des exemples? Le gouvernement chinois vient d’accuser le gouvernement canadien d’hypocrisie en comparant le sort des Ouïgours à celui des Autochtones du Canada. Ce serait comique si ce n’était pas si tragique.
Une chronique entière ne suffirait pas à montrer la différence de traitement entre Ouïgours et Autochtones en 2025. La principale étant que les Ouïgours font face à un génocide, mais pas les Autochtones.
Brouillage et division
Brouiller les cartes et diviser les populations démocratiques font partie de la stratégie de sabotage sino-russe.
Dans cette stratégie, les États-Unis sont accusés de tous les maux internationaux, alors que les principaux facteurs d’instabilité mondiale proviennent de l’invasion russe de l’Ukraine, des velléités d’attaque chinoise de Taïwan, de l’islamisme et des changements climatiques.
Certes, Donald Trump et Elon Musk, qui cherchent à instaurer un gouvernement des riches, constituent eux-mêmes des menaces pour les démocraties. Mais les errements des uns ne justifient pas ceux des autres.