La plus inspirante équipe de hockey au monde est au Kenya

6 days ago 7

Ils doivent se passer leur casque et leur bâton quand un joueur saute dans le match, leur seule patinoire est carrée et minuscule, ils pratiquent souvent en patins à roulettes, faute d’argent pour louer la glace, et ils s’appellent les Lions, car il y a effectivement des lions qui vivent à quelques pieds de leur aréna... Mesdames et messieurs, je vous présente la formidable et inspirante équipe de hockey du Kenya, dirigée par un Québécois.

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«C’est tellement beau et magique de les voir aller. Ils font juste trop aimer le hockey. Tout simplement», m’explique en entrevue téléphonique Tim Colby, l'entraîneur de l’équipe.

Originaire de Montréal, Colby a une vie fascinante. Après des études en sciences politiques et en administration publique, il a travaillé partout dans le monde pour le ministère canadien des Affaires étrangères. Son travail consistait à aider des gouvernements étrangers pour le développement et la démocratie.

Après plusieurs années en Asie, il a commencé à travailler avec des pays africains et surtout le Kenya. En 2010, il a accepté un poste permanent à Nairobi (la capitale du Kenya) et il y est depuis, après avoir aussi travaillé pour les Nations unies.

Une petite glace dans un hôtel-casino

Dans cette très pauvre partie du monde, ça n’existe pas, une patinoire. Sauf... à Nairobi. En 2005, un gros et luxueux hôtel touristique a été ouvert près de l’aéroport: le Panari. Un cinéma, un casino et une minuscule patinoire ont été construits dans cet établissement. Les touristes pouvaient donc y faire du patinage libre.

Hockey Kenya

Tirée de la page Facebook Kenya Ice Hockey

Des étudiants de l’université du Manitoba sont arrivés pour un projet de plusieurs mois à Nairobi peu de temps après et ont décidé d’apporter leur équipement de hockey en sachant qu’il y avait cette petite glace. Tous les mercredis soir, ils y jouaient un match.

Les Kényans étaient intrigués. Un voulait essayer, puis deux, puis trois et ainsi de suite. En repartant, des expatriés ont commencé à laisser leur équipement aux Kényans. Et tranquillement, ces derniers ont commencé à être nombreux à ces matchs du mercredi soir. Le hockey au Kenya était lancé.

Tim Colby a commencé à jouer lors de ses matchs. C’était formidable pour lui. C’était comme sa ligue de garage du Canada, mais en Afrique. 

Le début de «Coach Colby»

Puisqu’il habite en permanence à Nairobi et puisqu’il a déjà été entraîneur au hockey mineur, les joueurs kényans ont commencé à lui demander de les entraîner «pour atteindre le prochain niveau», m’explique-t-il. 

«J’ai dit non! lance-t-il en riant. Je leur ai expliqué que le hockey était très complexe. Qu’ils devraient continuer de joueurs pour le plaisir.» Ils étaient déçus et ont continué de le supplier.

Puis le géant chinois du commerce en ligne, Alibaba, a fait une vidéo pour parler du hockey au Kenya. Tim Hortons a fait la même chose en les invitant à Toronto pour rencontrer Sidney Crosby et Nathan MacKinnon, qui ont joué avec eux.

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Après tout ça, Tim Colby est devenu «Coach Colby». «Je ne pouvais plus dire non, ils sont tellement passionnés», me dit celui qui n’a jamais dirigé dans de gros calibres.

Il explique que lorsque les joueurs sont revenus de Toronto, ils se disaient tous qu’ils allaient devenir des professionnels. Alors ils se sont mis à jouer ultra physiquement avec des grosses mises en échec et en se frappant. «Il fallait que j’intervienne et que je le retienne», précise Tim, en riant.

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Ce qui le fascine le plus, c’est à quel point un joueur de hockey au Kenya, dans une chambre de hockey, ça dit la même chose qu’au Canada.

«C’est tellement drôle. Un va dire qu’il a une mauvaise semaine et qu’il a vraiment besoin de jouer ou un autre parle déjà, pendant le match, d’aller prendre une bière après. C’est comme nous!»

Pour ça, c’est comme nous, mais pour autre chose, ce n’est pas proche.

Des lions et une minizamboni

L’aréna longe le parc national de Nairobi. Il y a donc des lions, rhinocéros, girafes et zèbres qui se promènent tout près. L’équipe s’appelle les Ice Lions pour ça, d’ailleurs.

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La patinoire n’a rien d’une glace comme chez nous. Elle est minuscule et carrée. On ne peut y jouer que du 3 contre 3.

La zamboni ressemble à un tracteur pour enfant.

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C’est difficile d’avoir de l’équipement. Donc, des joueurs doivent s’échanger le casque et leur bâton quand un en remplace un autre. Des joueurs ont deux gants différents. Récemment, c’est beaucoup mieux grâce à des dons de CCM, mais il y en a «juste assez», dit coach Colby, maintenant à la retraite et qui fait ce boulot dans le hockey, évidemment de façon bénévole. Car «crois-moi, nous n’avons pas une cent», souligne-t-il.

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La saison de hockey est prévue d’octobre à juin. Mais elle se termine toujours en février, car l’équipe n’a plus assez d’argent pour louer la patinoire. Ils poursuivent souvent leur entraînement dans un stationnement en patins à roulettes. Cette année, ils ont encore moins d’argent et la saison risque de se terminer dès le mois de décembre.

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Mais toutes ces embûches n’ont pas ralenti les Ice Lions, alors que le pays vient d’officiellement d’intégrer la Fédération internationale de hockey sur glace (FIHG). Ça, c’est énorme pour leur programme composé de 55 joueurs juniors (filles et garçons) et 26 joueurs séniors. On parle ici uniquement de joueurs qui sont nés et ont grandi au Kenya.

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La FIHG reconnaît maintenant le 3 contre 3 comme étant du hockey. C’est pourquoi le Kenya a pu intégrer la fédération malgré sa minuscule patinoire. Cette intégration permettra au pays de participer à différents tournois, mais surtout recevoir de l’aide pour la formation des entraîneurs. Et c’était le plus important selon Tim Colby. 

La récompense du coach

Chose certaine, le Montréalais d’origine est fortement touché par la persévérance de ces hockeyeurs et hockeyeuses.

«On a des enfants de 8 ou 9 ans qui viennent des quartiers pauvres. On paie pour eux. Ils traversent la ville en bus pour venir seuls aux pratiques. Et ils travaillent tellement fort. On a des joueurs séniors qui ont pu voyager grâce au hockey. C’est quelque chose qu’ils n’auraient jamais pu faire. Des gars n’avaient pas de passeport et n’avaient jamais pris l’avion. C’est gros pour eux. Et soudainement, ils sont interviewés par des médias!» relate-t-il. 

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«C’est tellement inspirant quand tu vois comment ils aiment ça. C’est ma récompense. On voit les sourires des enfants qui ne viennent pas toujours de milieux faciles et on comprend qu’on a fait quelque chose de bon. On les voit se mettre à apprendre l’anglais, à avoir confiance en eux. Parce qu’au final, ce n’est pas d’avoir le meilleur tir du poignet qui compte, mais comment tu deviens un meilleur coéquipier, comment grandir comme coéquipier et individu. Et c’est ce qui me rend le plus fier.»

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