Jusqu’à un aspirant prof sur deux abandonne ses études

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Pour contrer la pénurie en enseignement, Québec devrait aussi s’attaquer au décrochage des futurs profs, affirment des acteurs du réseau scolaire en ce jour de rentrée universitaire. Dans certains programmes, jusqu’à un aspirant enseignant sur deux abandonne ses études, une proportion qui est en hausse dans certaines universités.

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À l’Université du Québec à Montréal, le taux de diplomation moyen dans les programmes en enseignement est de 55%, une proportion qui chute à 50% en enseignement du secondaire à l’Université de Sherbrooke.

Du côté de l’Université Laval, 64% des étudiants en enseignement parviennent à obtenir leur diplôme, alors que cette proportion était de 79% il y a trois ans.

Dans certains programmes, comme en enseignement de l’univers social au secondaire, seulement 44% des aspirants profs terminent leurs études après six ans (voir détails plus bas).

«Une des pistes d’explication, c’est la durée des études qui s’allonge chez nos étudiants», affirme la doyenne de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval, Anabelle Viau-Guay, notamment en raison de la conciliation travail-études.

Parmi la plus récente cohorte d’étudiants en enseignement, 10% sont toujours inscrits à l’université six ans après le début de leur baccalauréat de quatre ans, fait-elle valoir.

La politique d’admission de l’UL en enseignement est par ailleurs très «inclusive», ce qui pourrait expliquer un taux de diplomation un peu plus bas que dans d'autres établissements, ajoute Mme Viau-Guay, qui reconnaît que certains étudiants «éprouvent des difficultés» pendant leur baccalauréat.

«On a fait ce pari-là d’être plus ouvert à l’admission, mais exigeant en cours de parcours», affirme-t-elle.

D’autres «réalisent assez tôt dans leur parcours que l’enseignement n’est pas fait pour eux», ce qui «n’est pas nécessairement une mauvaise nouvelle», ajoute-t-elle.

Charge de travail trop lourde

Certains aspirants profs abandonnent toutefois en fin de parcours, comme Gabrielle Huard, qui a décidé de renoncer à l’enseignement après avoir complété son quatrième et dernier stage.

«J’avais déjà des questionnements et je n’ai pas eu le support dont j’avais besoin» lors de ce dernier stage, raconte la jeune femme, pourtant considérée comme une première de classe par un de ses anciens profs du secondaire.

L’imposante charge de travail, la correction et «le fait de penser à ça tout le temps» l’ont «un peu fait paniquer», raconte celle qui étudiait en enseignement du français au secondaire à Trois-Rivières.

«J’ai réalisé que ce n’était pas pour moi, même s’il y a plein de choses que j’adorais dans l’enseignement», affirme Gabrielle, qui s’est depuis réorientée en santé et sécurité au travail.

Plaidoyer pour des stages rémunérés

La précarité financière lors des stages, qui ne sont pas rémunérés, est aussi un frein pour plusieurs aspirants profs, ajoute Gabrielle, qui a dû occuper un autre emploi pendant ses stages pour payer l’épicerie.

C’est d’ailleurs pour cette raison que des acteurs du réseau scolaire réclament la rémunération des stages en enseignement, ce qui contribuerait à diminuer le nombre d’abandons parmi les aspirants profs, affirment-ils.

«C’est clairement un frein, on ne peut pas attendre quatre mois avant de payer le loyer», lance Kathleen Legault, présidente de l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire.

Taux de diplomation dans les programmes en enseignement

UQAM

Tous programmes confondus: 55%

Enseignement secondaire: 54%

Enseignement préscolaire et primaire: 67%

(pour les trois dernières cohortes d’étudiants)

Université Laval

Tous programmes confondus: 64% (79% il y a trois ans)

Enseignement préscolaire et primaire: 61% (78% il y a trois ans)

Enseignement du français au secondaire: 57% (70% il y a trois ans)

Enseignement de l’univers social au secondaire: 44% (50% il y a trois ans)

Université de Sherbrooke

Enseignement préscolaire et primaire: 65% (75% il y a trois ans)

Enseignement au secondaire: 50% (stable depuis trois ans)

Université de Montréal

Tous programmes confondus: 70%

Enseignement préscolaire et primaire: 73%

Enseignement des mathématiques au secondaire: 53%

(stable depuis trois ans)

Université du Québec en Outaouais

Tous programmes confondus: 77% (82% il y a deux ans)

Les taux de diplomation sont toutefois en hausse dans plusieurs programmes à l’Université du Québec à Chicoutimi et à l’Université du Québec à Rimouski.

Note : Il s’agit du taux de diplomation deux ans après la durée prévue des études (donc après six ans pour les baccalauréats en enseignement de quatre ans).

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