Ingérence étrangère: une candidature à la chefferie du PLC soulève des «drapeaux rouges»

7 hours ago 7

La candidature d’un député d’origine hindoue à la chefferie du Parti libéral du Canada (PLC) soulève «des drapeaux rouges», notent deux experts. En entrevue au Journal, Chandra Arya balaie ces inquiétudes du revers de la main.

• À lire aussi: Chefferie du PLC: un premier député libéral se lance dans la course à la direction du parti

• À lire aussi: Succession de Justin Trudeau: quatre ministres en réflexion, dont trois Québécois

• À lire aussi: Neuf ans de règne tumultueux

«C’est un cas assez particulier», commente Chrystian Viens, un ancien cadre du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS).

Opposition au registre des agents étrangers

M. Arya ne fait pas les manchettes tous les jours, mais en 2023, l’élu de la région d’Ottawa a attiré l’attention en parrainant une pétition pour demander au gouvernement Trudeau d’annuler son projet de registre d’agents étrangers.

«Pour moi, l’opposition au registre, c’est le plus rouge des drapeaux rouges», dit le professeur Thomas Juneau, de l’Université d’Ottawa.

«La démonstration a été faite que c’est un outil utile, sans être un remède miracle, pour lutter contre l’ingérence étrangère», poursuit l’expert en sécurité nationale. C’est aussi l’une des recommandations de la commission Hogue.

Au téléphone, M. Arya nuance: il n’en a pas contre le registre, mais contre la façon dont il est envisagé. «Ça affecte déjà les Canadiens d’origine chinoise, qui se retirent déjà d’associations culturelles. Ils ont peur d’être vus comme des agents étrangers», dit-il.

«Il faut faire attention: s’opposer à la création d’un registre de lobbyistes étrangers, en tant que tel, ce n’est pas une preuve de quoi que ce soit. Au minimum, c’est clairement erroné», affirme l’expert en sécurité nationale.

Une rencontre «étrange» avec Modi

Malgré les vives tensions entre le Canada et l’Inde, Chandra Arya a été reçu par le premier ministre indien Narenda Modi à New Delhi, le 12 août dernier.

Affaires mondiales Canada avait dû préciser que M. Arya avait «voyagé en Inde de sa propre initiative et qu’il ne représentait pas le gouvernement du Canada».

M. Arya se justifie en soutenant que M. Modi n’est qu’un des leaders mondiaux qu’il a rencontrés dans les dernières années.

De son côté, Justin Trudeau a eu toutes les difficultés du monde pour obtenir une rencontre avec M. Modi, survenue au terme de son très difficile voyage en Inde, en 2018.

«Comment M. Arya peut-il avoir accès aussi facilement à M. Modi alors que c’était compliqué comme tout pour Justin Trudeau?» se questionne Chrystian Viens.

Il n’y a rien de mal pour un élu canadien à rencontrer le premier ministre de sa mère-patrie, c’est même banal, nuance Thomas Juneau. «Mais, au minimum, c’est étrange et inconfortable dans le contexte de la relation difficile [entre les deux pays]».

Un branle-bas de combat en Chambre

M. Arya, qui a annoncé sa candidature jeudi, se porte régulièrement à la défense des hindous du Canada face aux violences de certains séparatistes sikhs au Canada.

Les frictions entre ces communautés se sont transposées aux Communes en décembre. M. Arya affirme avoir été pris à partie par d’autres élus, incluant son collègue libéral Sukh Dhaliwal, après s’être opposé à une motion pour reconnaître comme «génocide» les violences perpétrées en Inde contre les sikhs en 1984.

À l’automne, M. Arya a lancé plusieurs appels à ses «compatriotes hindous-canadiens» dont le «profil bas est souvent pris pour de la faiblesse par les politiciens». «Je m’engage à faire de mon mieux pour défendre vos intérêts», disait-il.

M. Arya a déclaré au Journal que les «allégations» sur ses allégeances viennent surtout de «certains groupes». «La plupart, des groupes religieux qui m’attaquent parce que je suis hindou», dit-il, sans nommer expressément la communauté sikhe.

Il se fait un point d’honneur de plaider pour des règles plus strictes pour la course au leadership du PLC. Il veut interdire aux «étrangers» et aux résidents temporaires «de décider qui devrait être le prochain premier ministre canadien».

Selon Chrystian Viens, le passif politique du député devrait être matière à réflexion. «Il ne faut pas être naïf. L’ingérence, il y en a, et il y a une raison pour laquelle la commission a été mise en place.»

M. Juneau réaffirme qu’il ne faut pas «sauter aux conclusions», mais il insiste: «ce sont des drapeaux rouges, absolument.»

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

*** Disclaimer: This Article is auto-aggregated by a Rss Api Program and has not been created or edited by Bdtype.

(Note: This is an unedited and auto-generated story from Syndicated News Rss Api. News.bdtype.com Staff may not have modified or edited the content body.

Please visit the Source Website that deserves the credit and responsibility for creating this content.)

Watch Live | Source Article