Incendie en Californie: «Lorsque je volais, je voyais des maisons et des autos en flammes»

Des pilotes québécois qui combattent actuellement les flammes à Los Angeles n’ont jamais vu des incendies d’une telle ampleur dans la région.

«Lorsque je volais, je voyais des maisons et des autos en flammes, des personnes qui arrosaient leur toit et qui essayaient de sauver leur bâtisse», raconte Pascal Duclos, chef pilote au Service aérien gouvernemental du Québec, en entrevue avec Le Journal en direct de Los Angeles.

Depuis mardi, huit pilotes québécois et quatre techniciens avec deux avions-citernes Canadair CL-415 aident les services d’urgence californiens à combattre les flammes qui ont déjà ravagé des centaines d’habitations et forcé l’évacuation de milliers de personnes.

Ces deux appareils du service aérien gouvernemental sont présents en sol américain dans le cadre d’un contrat annuel, qui date d’une trentaine d’années, qui a été prolongé.

«[Mardi] chaque appareil a effectué 25 largages avant midi. En après-midi, les conditions s’étaient un peu détériorées à cause des vents», explique celui qui travaille depuis 14 ans au service aérien gouvernemental.

À cause des bourrasques, il était en fait impossible d’aller prendre de l’eau en mer. Les équipes ont dû trouver un autre endroit pour aller ramasser de l’eau.

«Ça a ralenti un peu nos opérations parce que c’était plus loin», explique celui qui travaille au Service aérien depuis près de 15 ans.

Pendant les quatre heures et demie de vol effectuées mardi, les équipages québécois ont assisté à de terribles spectacles.

«Je n’ai jamais vu une situation comme celle-là», illustre le chef pilote.

Intense

L’équipe québécoise est sur le qui-vive et doit pouvoir être prête à tout moment à intervenir, commençant sa journée à 7h le matin et devant rester opérationnelle jusqu’au coucher du soleil.

«C’est très intense comme situation. Quand on vient larguer, on voit en dessous des civils essayer carrément de sauver leur vie, il y a des pompiers. Et dans l’espace aérien, on voit des hélicoptères, d’autres avions, c’est très occupé», raconte-t-il.

«Je m’attends à ce qu’il y ait de nouveaux départs de feu à cause des vents, il y a beaucoup de tisons qui sont poussés par le vent et [qui vont] donc allumer d’autres foyers d’incendie», explique M. Duclos.

N’ayant pas volé mercredi, il n’a pas encore pu voir l’étendue des dommages causés par les flammes, mais il s’attend à retrouver un cimetière de maison réduite en cendres.

Geneviève Case, une Québécoise qui vit depuis plus de 20 ans à Los Angeles, était heureuse de voir voler les Canadairs aux couleurs rouge et jaune dans le ciel mardi depuis chez elle.

«Ça m’a fait chaud au cœur de voir qu’on aide», a-t-elle confié au Journal.

Plus de pompiers québécois?

Dans une publication sur X, le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, a indiqué que la SOPFEU pourrait envoyer des pompiers supplémentaires, si la Californie le souhaite.

Stéphane Caron, porte-parole de la SOPFEU, a indiqué par téléphone qu’aucune demande n’avait été faite en ce sens pour le moment