Immigration, environnement, avortement: que pense vraiment Pierre Poilievre?

2 weeks ago 9

Les sondages prédisent que le chef du Parti conservateur Pierre Poilievre pourrait devenir le prochain premier ministre du Canada. Pourtant, une aura de mystère plane encore sur lui, même s’il siège à la Chambre des communes depuis 20 ans. Le Journal s’est rendu dans la province qui l’a vu grandir, l’Alberta, dans sa circonscription rurale d’Ottawa, et parlé à de nombreux ex-collaborateurs pour tenter de percer l’énigme Poilievre.

En avance de 20 points de pourcentage dans les sondages depuis maintenant un an, le chef conservateur Pierre Poilievre n’est pas pressé de détailler son programme. En attendant, Le Journal a recensé ses prises de position récentes sur des sujets qui feront assurément débat durant l’année électorale à venir.

Les seuils d’immigration

Pierre Poilievre laisse planer le doute sur le nombre d’immigrants que le Canada accueillerait sous sa gouverne. Les libéraux ont fait passer les seuils de l’immigration permanente d’environ 250 000 à 500 000 par année. Jusqu’à présent, M. Poilievre a toujours refusé de fixer un seuil précis. Plus récemment, il a laissé entendre, dans une entrevue avec TVA Nouvelles, que le Canada accueillerait sous un éventuel gouvernement Poilievre un nombre d’étrangers «beaucoup plus bas, surtout pour l’immigration temporaire».

Il suggère aussi de lier les seuils d’immigration avec le nombre de mises en chantier, une autre manière de parler d’accès au logement, son grand cheval de bataille.

L’environnement

Pour l’instant, la position conservatrice sur l’environnement se résume surtout à défaire les politiques mises en place par le gouvernement Trudeau. Il y a, bien sûr, l’abolition de la taxe fédérale sur le carbone qui s’applique aux contribuables dans certaines provinces. Une taxe, à laquelle est associé un généreux remboursement, dont sont exemptées des provinces comme le Québec et la Colombie-Britannique, qui ont adopté un système équivalent. Pierre Poilievre est récemment allé plus loin, en entrevue à Radio-Canada, en promettant aussi d’abolir le Règlement sur les combustibles propres. Ce règlement vise à encourager les raffineries et les importateurs de pétrole à moins polluer par l’innovation. Pour le reste, Pierre Poilievre soutient que son plan pour l’environnement misera sur «des technologies, pas des taxes». Sans souhaiter un retrait de l’Accord de Paris, M. Poilievre s’est refusé jusqu’à présent à offrir une cible de réduction des gaz à effet de serre pour le Canada ou à respecter celle des libéraux, qui est de 40% sous les niveaux de 2005 d’ici 2030.

L’avortement

Pierre Poilievre se dit pro-choix et promet de ne pas rouvrir le débat sur l’avortement. Or, ses députés, comme il en est la coutume au Parti conservateur, pourront toujours déposer des projets de loi qui visent à encadrer le droit des femmes de choisir. Mais le chef conservateur est catégorique: un gouvernement Poilievre n’adopterait pas de loi limitant l’accès à l’avortement.

Le contrôle des armes à feu

Sur cette question, Pierre Poilievre est plus clair: il renverserait «tout ce que Trudeau a fait» pour resserrer l’utilisation des armes à feu, a-t-il dit en mai dernier. Le gouvernement Trudeau a banni, en 2020, plus de 1500 modèles d’armes à feu. Un programme de rachat doit être mis en place d’ici la période d’amnistie offerte aux propriétaires, qui s’étend jusqu’à l’automne 2025, soit le moment probable des prochaines élections fédérales.

La loi 21

En ce qui concerne leur position sur la Loi sur la laïcité de l’État du Québec, Pierre Poilievre et Justin Trudeau sont d’accord. Un gouvernement Poilievre participerait à une contestation judiciaire au nom de l’État fédéral devant la Cour suprême de cette loi, avec laquelle il se dit en désaccord sur le fond. Dans une récente entrevue avec TVA Nouvelles, M. Poilievre a affirmé que la laïcité de l’État signifiait pour lui de ne pas favoriser une ou toutes les religions. «Mais que les individus expriment leur religion, c’est une liberté que je supporte», a-t-il dit.

Le Programme de soins dentaires universel

Comme pour d’autres programmes sociaux fédéraux mis en place par le gouvernement libéral de Justin Trudeau, Pierre Poilievre ne s’engage pas clairement à les conserver. Il ne dit pas explicitement non plus si son gouvernement les abolirait. Sur le programme dentaire universel qui peu à peu prend forme, M. Poilievre dit que celui-ci «n’existe pas». Or, environ 500 000 Canadiens ont reçu des soins en vertu du nouveau Régime canadien de soins dentaires, dont 160 000 au Québec. Pour l’instant, les personnes de 65 ans et plus et les moins de 18 ans sont admissibles.

La place du Québec

Dans une de ses premières entrevues accordées après être devenu chef il y a deux ans, Pierre Poilievre avait affirmé au Journal qu’il n’avait pas l’intention de développer une plateforme spéciale pour le Québec, comme l’avaient fait ses prédécesseurs. Pas de renouveau du fédéralisme ou de pouvoirs accrus pour le Québec. Il propose plutôt un gouvernement fédéral plus petit, donc moins centralisateur. Pour le reste, Pierre Poilievre martèle, lors de ses nombreuses visites d’usine, qu’une baisse de taxes et d’impôts offrira des chèques de paie «plus forts». D’un bout à l’autre du pays, Pierre Poilievre martèle son message de «gros bon sens» en quatre points, soit «couper les taxes et impôts, bâtir des logements, réparer le budget et stopper les crimes».

Les garderies subventionnées

Le gouvernement Trudeau a investi plus de 30 milliards$ pour subventionner des garderies dans le but de créer un réseau à 10$ d’ici 2026 partout dans le pays. Le Québec, qui a déjà son propre système de CPE, bénéficie d’un droit de retrait d’une valeur de 6 milliards $ sur cinq ans. L’argent fédéral a permis de grandement baisser les coûts pour de nombreux parents, mais le fameux système à 10$ est loin d’être une réalité. Cela fait dire à Pierre Poilievre que le réseau de garderies n’existe pas, contournant ainsi la question de savoir s’il le conserverait. Pour l’instant, il promet aux familles des coûts de garde «abordables» et une meilleure flexibilité aux provinces et aux familles.

Le déficit et la dette

Pierre Poilievre promet de réduire les dépenses et de «réparer le budget». On ne sait toutefois pas exactement où il trouverait ces économies ni quels programmes cela toucherait, et il ne s’est pas encore engagé sur un échéancier pour équilibrer le budget. M. Poilievre promet d’adopter une politique du dollar d’économie par nouveau dollar dépensé. Il s'est également engagé à former un groupe de travail sur la réforme fiscale dans les 60 jours suivant son élection. Son plan comporte pour l’instant peu de détails, mais le chef conservateur affirme que ce groupe aura pour tâche de réduire les impôts des classes populaires tout en réduisant les subventions aux entreprises.

*** Disclaimer: This Article is auto-aggregated by a Rss Api Program and has not been created or edited by Bdtype.

(Note: This is an unedited and auto-generated story from Syndicated News Rss Api. News.bdtype.com Staff may not have modified or edited the content body.

Please visit the Source Website that deserves the credit and responsibility for creating this content.)

Watch Live | Source Article