Bruno Marchand s’attend à être extrêmement critiqué lorsqu’il annoncera, probablement demain, mercredi, la hauteur de la prochaine hausse de la taxe d’immatriculation.
« On est en train de prendre les dernières décisions. On est à quelques heures près de vous en parler si on va de l’avant (...) Vous allez voir les gens qui vont être probablement très critiques. Puis je les comprends », a laissé tomber le maire de Québec, mardi, en marge d’une annonce.
Sans dévoiler son jeu, il a réitéré ceci : « Au conseil de Ville, présentement, puis je vais parler de mon équipe, on haït tous faire ça. Il n’y a personne qui est content de faire : ‘Hé, on discute de taxes. On pourrait peut-être monter des taxes. Ça nous écœure tous’ (...) On sait que les citoyens sont pris à la gorge. On sait qu’eux autres aussi vivent l’inflation. »
En anticipant ces critiques virulentes, le maire prépare-t-il les esprits à une hausse fulgurante de la taxe sur l’immatriculation? « Si on va de l’avant, on n’est pas naïfs au point de penser que les gens vont dire que c’est une bonne nouvelle », s’est-il contenté de répondre.
Depuis 1992, la taxe sur l’immatriculation pour les automobilistes de Québec est de 30$. En mai, Bruno Marchand a confirmé que cette contribution augmentera d’au moins 10$ à partir du 1er janvier 2025.
Fleur et épines
Le maire de Québec a également qualifié la possibilité donnée par le gouvernement caquiste aux Municipalités d’augmenter cette taxe de « fleur qui a peut-être beaucoup d’épines »
Dans la foulée d’une sortie de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), qui a souligné « la nécessité d'agir rapidement pour permettre le développement du transport collectif dans toutes les régions du Québec », M. Marchand a réitéré ses critiques envers le gouvernement du Québec.
Il a répondu par l’affirmative lorsqu’un journaliste lui a demandé si le palier provincial « se déresponsabilise » en refilant ce pouvoir de taxation. « Est-ce que les Villes ont un rôle à jouer? La réponse est oui. On contribue à hauteur de plus de 50% au budget de la Société de transport. On a besoin d’avoir un partenaire qui contribue avec nous au développement parce que tout le monde y gagne », a-t-il déclaré.
D’après lui, « c’est une mission de l’état québécois qu’on pense qu’il doit mieux s’acquitter. Maintenant, qu’il ne l’a pas priorisée, nous, on réalise que si on ne le fait pas – on est à quelques heures de finaliser les décisions à prendre - tout le monde y perd ».
L’asile
M. Marchand a répété son plaidoyer quant à « la guerre à la congestion » qui ne peut être gagnée, à ses yeux, que par la multiplication de grands projets de transport collectif, comme en Ontario.
« À Québec, on le voit, il y a certains matins, c’est l’asile d’être pris dans le trafic. Il n’y a personne qui souhaite ça à personne », a-t-il fait valoir.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.