Feuilles mortes: faut-il les ramasser ou pas?

L’automne débutera officiellement dimanche alors que les premières feuilles mortes ont déjà commencé à tapisser les terrains de certains, mais une question demeure: vaut-il mieux les ramasser ou les laisser tout l’hiver? 

Au cours des dernières années, plusieurs experts se sont levés pour inviter la population à arrêter de ramasser les feuilles sur leur terrain puisque cette pratique nuirait à l’environnement.

Sauf que cette affirmation comporte plusieurs bémols.

Voici comment s’attaquer au problème des feuilles mortes sur son terrain et l’entretenir sans nuire à la planète.

Pourquoi les feuilles tombent-elles à l’automne?

Les feuilles servent en quelque sorte de capteurs solaires pour les arbres, alors qu’elles transforment la lumière du soleil en énergie, selon le centre français Espace des sciences.

Sauf que contrairement au tronc et aux branches de l’arbre qui sont protégés par l’écorce, ces dernières ne sont pas capables de résister aux températures fraîches, a rapporté à son tour Futura-Sciences.

Ainsi, pour réduire et ralentir leur consommation d’énergie, les arbres mettraient en place des mécanismes pour couper l’accès des feuilles à la sève, les laissant alors se dessécher et tomber au sol.

Pourquoi ramasser ses feuilles?

D’emblée, il faut savoir qu’un épais tapis de feuilles compact au sol peut étouffer sa pelouse en lui retirant l’accès au soleil, ou lui causer des maladies, comme des champignons, au printemps en raison de l’humidité, a relevé Protégez-vous.

Mais cela ne signifie pas pour autant que les feuilles sont nuisibles et qu’il faut à tout prix les retirer, au contraire.

Les feuilles au sol seraient essentielles à la survie et au développement de la faune et la flore ambiante, alors qu’elles offriraient notamment un espace à différents insectes, dont les abeilles, pour survivre à l’hiver, avait relaté Scott Black, directeur de l’organisme à but non lucratif pour la protection des invertébrés Xerces Society, au Washington Post.

Elles permettent aussi de protéger le sol et les racines des plantes en retenant l’humidité, tout en servant de compostage, à titre d’engrais naturel, qui pourra aider le gazon au printemps, ont soulevé différents experts.

Une pratique qui nuit à l’environnement

À l’inverse, l’idée de ramasser ses feuilles mortes pour les sceller dans des sacs de plastique en direction du dépotoir serait «de loin la pire des idées» d’un point de vue environnemental, a expliqué au Washington Post David Mizejewski, naturaliste de la National Wildlife Federation des États-Unis.

En effet, lorsqu’elles sont enfouies dans ces conditions, les feuilles se décomposent sans oxygène, ce qui produit du méthane, un important gaz à effet de serre, sans parler du sac en plastique qui prendra des années à se désintégrer.

Qui plus est, les camions qui collectent les sacs de feuilles mortes consomment à leur tour de l’essence en s’arrêtant devant chaque maison sur chaque rue, ce qui, en fin de compte, devient significatif, a précédemment soulevé Viviane Rivard, spécialiste du verdissement et de la biodiversité urbaine chez Nature Québec, à 24 Heures.

D’autant plus que, pour plusieurs, le ramassage des feuilles mortes vise seulement à atteindre un idéal d’esthétique «préconçu» qui finit par être «néfaste pour la biodiversité et pour l’équilibre de l’écosystème», a-t-elle poursuivi.

Déchiqueter au lieu de ramasser

Mais comment alors trouve-t-on la balance pour éviter de se retrouver avec une pelouse étouffée, sans pour autant nuire à l’environnement?

Les experts suggèrent de déchiqueter le tapis de feuilles à l’aide d’une tondeuse, pour permettre à l’herbe de respirer. Le truc, c’est d’attendre que les feuilles soient sèches pour rendre le tout plus facile, selon Mathieu Béland, expert en aménagement et en environnement forestier.

Toutefois, si le tapis de feuilles est trop épais, il est possible de:

- Les répandre dans vos plates-bandes pour les protéger du gel;

- Les garder dans des sacs pour s’en servir au printemps comme paillis;

- Les composter.