Exploitée sexuellement au secondaire: une élève témoigne contre un ex-coach de basket

Une jeune femme qui aurait été exploitée sexuellement par un ex-entraîneur de basket alors qu’elle était adolescente à l’école secondaire Saint-Laurent a pris la barre des témoins ce matin, afin de raconter l’enfer qu’elle dit avoir subi.

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«Je l’avais rencontré quand j’avais 12 ans, j’étais à l’école primaire et lui était l’organisateur d’un camp d’entraînement», a expliqué la victime alléguée de Daniel Lacasse, ce mardi au palais de justice de Montréal.

La tête haute face au juge Alexandre Dalmau, la jeune femme a débuté son témoignage très attendu contre un l’ex-coach de basketball qui l’aurait exploitée sexuellement de 2010 à 2012.

La plaignante avait alors 16 ans.

À l’époque, Lacasse, 45 ans, dirigeait le programme féminin de basketball de l’école secondaire Saint-Laurent. Jouissant d’une aura appréciable, il en aurait profité pour cibler une adolescente, qui était à l’époque grandement vulnérable.

«Il avait du contrôle, il décidait de ce qui se faisait», a expliqué la plaignante en ajoutant que l’accusé avait commencé à se rapprocher d’elle à partir de la deuxième année du secondaire.

Et comme l’adolescente était issue d’un milieu précaire, Lacasse aurait commencé à «l’aider», par exemple en trouvant les ressources dont elle avait besoin. C’était deux ans avant le début de l’exploitation sexuelle alléguée.

Climat néfaste

L’arrestation de Lacasse en février 2022 avait d’ailleurs créé une onde de choc au Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys, d’autant plus que deux autres entraîneurs de basketball, Charles-Xavier Boilard et Robert Luu, avaient aussi été épinglés.

Le ministère de l’Éducation avait alors déclenché une enquête, qui avait levé le voile sur un climat néfaste au sein des joueuses de basket de cette école, avec des comportements inappropriés que personne ne rapportait.

Ainsi, selon le document rapporté par notre Bureau d’enquête, des joueuses de basket, alors adolescentes, ont dû endurer car personne n’osait parler. Et dans les rares cas de signalement, rien n’était fait en raison du manque de communication entre intervenants.

Une des recommandations du ministère était de mieux outiller les centres de services scolaires et les fédérations pour changer les cultures et mieux protéger les jeunes.

Lacasse, qui est défendu par M^e Eddy Ménard, a plaidé non coupable. Son procès est prévu pour une durée de sept jours. M^e Jérôme Laflamme officie pour la Couronne.