Énergie aux multinationales étrangères: Fréchette veut rééquilibrer les choses

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La nouvelle super de l’Économie et de l’Énergie semble avoir saisi le message du PDG d’Hydro-Québec et souhaite trouver «un point d’équilibre» dans l’octroi d’électricité auprès des entreprises étrangères et les compagnies québécoises. En parallèle, Christine Fréchette martèle que le secteur industriel doit payer la juste valeur de l’énergie après avoir reçu durant trop longtemps de faibles tarifs en «cadeau».

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«On va le faire sur la base de nos critères rigoureux», a affirmé Christine Fréchette lors de la période de questions à l’Assemblée nationale, mercredi matin.

Mardi, le PDG d’Hydro-Québec, Michael Sabia, a reproché au gouvernement Legault d’avoir offert «beaucoup» d’énergie à faible prix aux multinationales étrangères, au détriment des entreprises d’ici.

«Honnêtement, cartes sur table, je pense que dans l’allocation des mégawatts à ce jour, les industries existantes d’ici n’étaient pas, peut-être... La réponse n’était pas suffisamment importante à leurs demandes. Je pense qu’il faut rebalancer les choses», a-t-il affirmé, lors de l’ouverture de l’étude du projet de loi 69 sur l’avenir énergétique du Québec.

Il souhaitait jouer «carte sur table» lors de sa première allocution depuis la démission de l’ex-ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon.

Équité

Sa successeure, Christine Fréchette, a signalé qu’il était «important d’assurer un équilibre entre les entreprises québécoises et étrangères», que le gouvernement accompagne.

La ministre en a toutefois profité pour passer à l’attaque, plaidant que ce sont les libéraux de Philippe Couillard qui ont vendu au rabais l’énergie aux industriels en omettant d’indexer leurs coûts d’électricité provenant du bloc patrimonial. «Ça, c’est du Dollarama», a-t-elle déclaré. «Nous allons rétablir l’équité, avec le projet de loi 69.»

Rappelons que la société d’État veut investir rapidement plus de 150 G$ pour doubler sa capacité de production afin que le Québec atteigne la carboneutralité d’ici 2050. L’adoption du projet de loi permettra à Hydro-Québec d’entamer cet immense chantier.

Bombardé de questions par l’opposition libérale, le premier ministre a pesté qu’il souhaite développer les entreprises d’ici, mais que son premier objectif «est d’enrichir les Québécois».

«Juste valeur»

«On a plein d’entreprises qui veulent investir au Québec», a martelé M. Legault. «Ça va être le plus gros boom économique du Québec.»

Le plan d’action d’Hydro-Québec des investissements en énergie de 75% pour la décarbonation du Québec et 25% pour la croissance économique.

En ce qui a trait à la hausse des tarifs, le premier ministre et le PDG d’Hydro-Québec ont confirmé que ce seront ceux des entreprises qui augmenteront afin de protéger les factures domestiques à 3%.

Michael Sabia a parlé d’une augmentation de 5% pour les entreprises. De plus, la ministre Fréchette compte en plus indexer les tarifs patrimoniaux pour le secteur industriel. Elle estime qu’il est temps que les industriels doivent à l’avenir payer «la juste valeur» de l’énergie du Québec.

Christine Fréchette croit que les grandes entreprises ont reçu un «cadeau» et «don» de la part de l’État. Elle s’inquiète du modèle d’affaires des industriels, si celui-ci ne tient que sur les bas tarifs d’Hydro.

«Pas content» et «frustré»

Le président de l'Association québécoise des consommateurs industriels d'électricité signale que ses membres sont «frustrés», des membres se sont fait refuser des blocs d’énergies voués à décarboner leurs installations, a confirmé Jocelyn B. Allard à l'Assemblée nationale mercredi. 

Durant son mandat, le ministre démissionnaire Pierre Fitzgibbon a multiplié l’octroi de mégawatts à des industries étrangères, principalement pour la filière batterie, par exemple pour l’entreprise suédoise Nortvolt.

Cette décision a déplu au secteur industriel déjà implanté au Québec, a dénoncé Jocelyn B. Allard. 

«Plusieurs des membres ont eu des frustrations de voir des blocs qui ne leur étaient pas attribués. Pour faire des projets de décarbonation, pour atteindre les objectifs de décarbonation, et remplacer du gaz naturel par de l’électricité», a-t-il affirmé. «Ça devient vraiment difficile.» 

De plus, si le gouvernement Lagault décide d'indexer les tarifs d'électricité du secteur industriel, il nuira fortement au coeur économique de plusieurs régions du Québec, croit-il.

Selon lui, c’est l’ex-ministre Pierre Fitzgibbon qui avait raison; lorsqu’il a affirmé que le secteur industriel subventionnait déjà les tarifs résidentiels.

«Nous, on a besoin que nos coûts soient compétitifs par rapport à nos concurrents qui se trouvent ailleurs dans le monde», a-t-il mentionné, soutenant que des usines pourraient décider de moderniser leurs installations ailleurs qu’au Québec si le bloc patrimonial est indexé.

Les tarifs critiqués

De son côté, le vice-président de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, François Vincent, se désole que le gouvernement politise la question des tarifs. «C’est ça qui est triste, on est en train de faire une politisation des tarifs d’électricités. On avait été capable de se sortir de ça avec la régie», a-t-il déclaré.

Il estime que c’est déjà les PME qui paient «pour tout le monde» afin de garder «les bas tarifs résidentiels» et «les bas tarifs des multinationales»», a-t-il pesté.

«Quand le premier ministre dit que ce sont les entreprises qui vont payer, il devrait dire la vraie chose, c’est la petite et moyenne entreprise qui va ramasser le plus gros de la facture», a-t-il souligné.«On n’est pas content. Il y a de bonnes choses dans le projet de loi. Maintenant, on ne règle pas l’essence même de l’interfinancement.»

Il y aura des conséquences néfastes pour les PMQ, dit-il. «Ça va faire exploser la facture de tarif d’électricité (...) Ça va juste faire en sorte de complexifier la vie de nos créateurs d’emplois partout au Québec.»

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