«Ça pourrait être un désastre pour notre faune» : deux daims s'étant échappés d'un élevage ont été abattus afin de limiter les risques de contamination d’une maladie des cervidés

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À l'approche de la saison de la chasse, deux daims qui s'étaient échappés d'un élevage ont été traqués et abattus au Lac-Saint-Jean par des agents de la faune et des biologistes, afin de limiter les risques de contamination d’une maladie qui pourrait être catastrophique pour les cerfs de Virginie et orignaux du Québec.

Avec l’aide de la population locale qui a été mise à contribution, une mère et son faon ont été capturés lundi et mardi aux environs de Labrecque, un village au nord-est d’Alma.

Cervidés

Ces daims en liberté (une femelle et son faon) aperçus la semaine dernière dans la région de Labrecque, au Lac-Saint-Jean. Vendredi le 6 septembre, on a fait appel à la population pour les localiser. Photo MELCCFP MELCCFP

Ce branle-bas de combat s’explique par les mesures de prévention de la maladie débilitante du cerf (MDC), qui cause des désordres neurologiques mortels dans les populations de cervidés sauvages ou d’élevage, et pour laquelle il n’existe ni vaccin ni remède. Rien n’indique que les daims du lac Saint-Jean en étaient porteurs, mais les autorités ne veulent pas courir de risque. 

Très contagieuse d’un cervidé à l’autre, cette maladie «pourrait être un désastre pour notre faune, mais on a réussi à éviter les contaminations jusqu’à maintenant au Québec», signale en entrevue au Journal Yannick Bilodeau, responsable de la grande faune au ministère de l’Environnement, de la Lutte conte les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec..

Cervidés

Yannick Bilodeau, biologiste coordonnateur opérationnel – Sangliers et cervidés échappés à la Direction de la gestion de la faune de Lanaudière et des Laurentides, Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. Il installe un panneau indiquant qu'une opération de capture est en cours. Photo MELCCFP Photo fournie par le MINISTÈRE DE L'ENVIRONNEMENT, DE LA LUTTE CONTRE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES, DE LA FAUNE ET DES PARCS

Hors de contrôle

En raison de la progression de la maladie au Canada et aux États-Unis, où 29 États sont touchés, les mesures de prévention se multiplient. « Cette maladie est hors de contrôle en Saskatchewan et en Alberta où 50% des cerfs abattus par les chasseurs sont infectés », explique M. Bilodeau, qui fait appel à la population pour signaler les observations de cervidés exotiques en liberté. Il faut noter le site et prendre une photo si possible, mais il est interdit de faire feu sur un de ces animaux, même en période de chasse.

Le Québec compte actuellement 185 sites d’élevage de cervidés reconnus. Comme il n’y a aucun permis délivré dans la région de Labrecque, il s’agirait d’un élevage illégal. C’est souvent le cas, reconnaît le biologiste.

Une douzaine de fuites par an

M. Bilodeau estime qu’une douzaine de cerfs exotiques s’échappent chaque année d’enclos sur le territoire québécois. Son équipe est appelée à intervenir sans tarder pour les attraper et les abattre. Des tests sont alors effectués pour identifier le pathogène (voir l’encadré).

Cervidés

Le cerf rouge est semblable au cerf de Virginie mais il n'est pas idigène et peut être porteur d'un pathogène très dangereux pour la faune. Tout animal aperçu en liberté doit être signalé. Photo MELCCFP MELCCFP

Cervidés

Les sikas sont des cervidés exotiques qui sont gardés en captivité au Québec mais tout individu échappé des enclos doit être signalé sans délai à SOS Braconnage (1 800 463-2191). Photo MELCCFP MELCCFP

Cervidés

Le wapiti est une espèce de cervidés exotiques au Québec. Tout individu observé en liberté doit être rapportée à SOS Braconnage au 1 800 463-2191. Photo MELCCFP MELCCFP

En 2018, un cas de MDC avait été découvert dans un élevage de cerf rouge de la région de Grenville, dans les Laurentides. Les 3000 cerfs de l’élevage avaient été abattus, en plus des cervidés sauvages éliminés dans un rayon de 45 km autour du site. Cette opération a porté un dur coup à l’économie locale. Éleveurs, abattoirs et restaurateurs ont dû mettre la clé sous la porte.

Le responsable de la maladie: le prion

Le pathogène n’est ni un virus ni une bactérie mais une protéine anormale, appelée prion, qui s’accumule dans les cellules nerveuses. Dès les premiers signes de la maladie, la mort est inévitable.

Le prion se transmet par la salive, l’urine et les fèces des animaux infectés et demeure très longtemps dans la nature. Il peut même s’accumuler dans les plantes et infecter l’herbivore qui le mange.

Chez les animaux de la ferme, le prion cause la maladie de la vache folle et la tremblante du mouton.

Le prion n’est pas transmissible aux humains, mais Santé Canada recommande de ne pas consommer la viande ou les produits provenant d’un animal infecté.

Source: Gouvernement du Québec

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