«C’est un danger public»: comment la tête dirigeante d’un «club social» d’abuseurs d’enfants a pu être libérée pour une 4e fois?

Comment la tête dirigeante d’un «club social» d’abuseurs d’enfants a pu être libérée de prison pour la quatrième fois, mercredi, même s’il n’a pas changé après huit ans d’incarcération?

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Pour la juge à la retraite, Nicole Gibeault, «c’est une aberration», a-t-elle lancé d’entrée de jeu, à l’émission le Québec Matin, jeudi.

L’homme de 76 ans, qui a dirigé pendant des années «un club social de pédophiles» et qui abusait de jeunes garçons, a bénéficié d’une libération d’office aux deux tiers de sa peine.

Le fait de libérer ce «danger public» qui considère que la «pédophilie est une orientation sexuelle», «c’est aberrant et ça donne des frissons», avance Mme Gibeault.

Pour André Faivre, la pédophilie est «une orientation sexuelle qui devrait être acceptée par la société», a-t-elle ajouté. «On ne comprend rien. Quand un mineur consent, on devrait comprendre que ça fait partie de l'orientation.»

«C'est un homme qui est fermé, je le cite, fermé, rigide, arrogant, méprisant, qui commence un petit programme sur n'importe lequel, ce n’est pas grave, a poursuivi la juge à la retraite. En fait, lui, il dit que les programmes, pour le faire changer un peu, c'est du lavage de cerveau.»

«Un danger public»

Nicole Gibeault est d’avis que peu importe son âge, l’homme de 76 ans reste dangereux. «C'est un danger public de laisser ce gars-là se promener avec la pensée qu'il a vraiment imprimée au fond de lui», a-t-elle souligné.

Celle-ci croit qu’André Faivre «n'arrêtera jamais». «Le danger public, il est là, a-t-elle noté. Qu'est-ce qui nous dit que quatre fois, cinq fois, il n'arrêtera jamais? Alors, à chaque fois, on va évidemment être obligé de l'encadrer encore plus et de le surveiller.»

Nicole Gibeault rappelle qu’il y a une loi derrière les libérations conditionnelles. «Le tribunal condamne et sentence des gens à de la prison, a-t-elle expliqué. Les libérations conditionnelles encadrent le après la prison. La loi prévoit [les libérations conditionnelles] aux deux tiers [de la peine].»

Pourquoi pas «délinquant dangereux»?

Le 15 janvier 2024, André Faivre avait «fini son temps» en prison, a-t-elle précisé. Il a alors été déclaré «délinquant à contrôler».

Si le pédophile avait été déclaré «délinquant dangereux», sa peine aurait été différente.

«Je me demande encore pourquoi on ne l'a pas déclaré délinquant dangereux, s’est questionnée Nicole Gibeault. Ce serait à ce moment-là une peine indéterminée».»

D’ailleurs, le fait qu’André Faivre n’ait pas été déclaré délinquant dangereux surprend Mme Gibeault. «Ça n'a aucun bon sens. Si lui n'entre pas dans les cases pour être délinquant, dangereux, en termes de délinquant sexuel, je me demande qui va entrer là-dedans.»

Des conditions sévères à respecter

La Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) a imposé à M. Faivre une série de 25 conditions à respecter.

«C’était à peu près la seule chose que la Commission des libérations conditionnelles du Canada pouvait faire, a indiqué la juge à la retraite. C'est d'ajouter, d'ajouter, d'ajouter, de retirer. [...] On lui a tout refusé. Mais vraiment tout refusé. Mais ils sont liés par la loi, toujours.»

Nicole Gibeault ne croit pas que cet homme peut être ramené «sur le droit chemin». «Un gars qui ne comprend rien, qui ne veut rien comprendre, qui contrevient à toutes ses conditions. Je ne sais pas comment on peut le ramener sur le droit chemin», a-t-elle conclu.

- Avec les informations de Michael Nguyen

Voyez l'entrevue complète ci-dessus.